39.Ô Agni

VERSET XXV

Tous les grands sages d’antan se sont engagés dans le service du Seigneur Suprême et Absolu, Lui au delà des trois gunas, pour obtenir le plus grand bienfait, devenir eux mêmes libres des conditions matérielles. Et quiconque marche sur leurs traces se donne qualité pour obtenir à son tour libération du monde de la matière.

« Le but ultime de la religion et de la spiritualité n’est pas d’obtenir quelque avantage matériel. Il consiste à s’affranchir de l’esclavage matériel et à retrouver une existence de pure liberté dans le monde spirituel où Dieu règne en Maître Absolu.Seuls les Mahäjanas connaissent ce but : ils sont agents qualifiés du Seigneur, pratiquent tous le service de dévotion : ainsi, ceux qui désirent leur propre bien marcheront sur les traces de ces sages, car ils obtiendront par là le bienfait ultime ». Voilà comment est traduit dans la teneur et portée ce verset par celui qui a fait ce travail.

Pourtant, nos corps, les émanations et l’essence de notre être matériel trouve une source de vitalité au travers de ces principes énoncés et reccueille les bienfaits au niveau matériel étant reliés les uns aux autres. Cela ne signifie pas que nous allons obtenir la richesse et une vie aisée par ces principes. Il est écrit : « Aide toi et le Ciel t’aidera ».

Maha signifique « grand » en français et janas signifie : « créature, être ». Par exemple l’expression :  » ayaṃ janaḥ » signifie « moi-même ». I am : Je suis 🙂

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VERSET XXVI

Ceux qui désirent vraiment la libération certes n’envient pas quiconque, et à tous montrent du respect. Ils se détournent cependant des formes redoutables, terrifiantes des devas, et n’adorent que les Formes félicieuse de Sri Visnu et de Ses Emanations Plénières.

Félicieux, ce terme est relié à la Félicité.

« Le védisme s’appuie sur l’intuition  des anciens sages, les ṛṣis, qui se mettent à l’écoute (śruti) de forces occultes.

Ces puissances agissantes (en latin numinase manifestent dans tous les phénomènes naturels et mentaux qui les entourent. Par l’octroi de noms à ces puissances complexes les ṛṣis allument des énergies lumineuses (en latin numina) qui brillent et reçoivent le nom de devas.

Leur conception du monde s’apparente au monisme, les devas pour eux sont des manifestations brillantes de puissances cachées dans la nature du seul monde qu’ils connaissent, qu’ils ne conçoivent donc pas comme des pouvoirs « surnaturels ».

Le nom qu’ils choisissent pour évoquer les devas sont des formes nominales de verbes exprimant les fonctions qu’ils remplissent dans l’ordonnance du monde. Ainsi Tratar, traduit par « protecteur », évoque la fonction simple d’un deva protecteur.

Les devas principaux du védisme exercent plus d’une fonction. Ces pouvoirs multifonctionnels prennent alors le nom de leur apparence, ainsi Agni (le feu) ou Soma (le jus) évoquent-ils chacun un faisceau de puissances agissantes plus large que les seuls pouvoirs de « brûler » pour le feu ou de « couler » pour l’élixir vital.

Une formule peut évoquer des complexités nuancées de puissances agissantes, ainsi Agni tratar permet d’invoquer tous les pouvoirs ordinaires d’Agni, augmentés du pouvoir qui protège.

Les ṛṣis, par l’écoute intuitive des forces cachées, augmentées par la puissance évocative du nom de leurs fonctions, permettent aux devas d’agir comme de bons présages (en latin « nomen est omen »).

Ceci permet aux devas de manifester une brillante générosité dans les dons divers par lesquels ils renforcent les pouvoirs de l’homme ainsi éclairé.

Vitahavya fils d’Aruna chante : « ô Agni … donne-nous une large et glorieuse opulence, qui nous assure l’abondance, la renommée, et la puissance ». Agni ici n’est pas une personne, mais une puissance complexe et généreuse qui se manifeste, entre autres, dans le feu sacrificiel.

La puissance agissante nommée veda permet de « voir », dans l’abondance des faveurs et des dons reçus, l’évidence du vrai pouvoir exercé par les devas.

Tel est le sens fondamental du Véda, dont la puissance sans limites est éternelle aux yeux des ṛṣis comme à ceux des brahmanes qui leur succèdent dans la société védique.

Le monde du Veda ignore, en ces temps lointains, toute ontologie, mais sa perception est très dynamique, les devas sont des forces au travail et non des symboles. 

L’iconographie et statuaire, qui proliféreront dans l’hindouisme à venir, n’existent pas encore. Pas de temples de pierre non plus, le rite védique se célèbre au grand air, parmi les plantes, les animaux et les astres.

La Rig Véda  révèle l’existence de trente-trois devas, onze desquels habitent le ciel, onze demeurent sur la terre, et onze nagent dans l’eau. Les devas principaux du védisme sont : Indra, Soma, Agni, Varuna, Mitra, Aditi, Rudra, Vishnu, les ashvins,  et bien d’autres (le terme visve devas signifie tous les devas et permet de se référer aux puissances non expressément nommées).

Dans l’hindouisme, les devas deviennent des personnages surnaturels qui peuvent être symbolisés par l’iconographie, et dont le nombre varie.

Les devas sont opposés aux asuras démoniaques. Les devas ne doivent pas être confondus avec Ishvara, le Seigneur suprême, ni avec le Brahman.

Les mahâdevas, ou devas le plus souvent considérés comme primordiaux, sont Brahma, Vishnu et Shiva, qui forment  ensemble la Trimurti.

Dans le bouddhisme  les dieux, ou devas, sont aussi des êtres dotés de conditions de vie extrêmement favorables (longévité, puissance, jouissances, etc.) mais ils les ont acquises par leur mérites antérieurs.

Toutefois s’ils épuisent leur karma personnel, ils se retrouvent dans la même situation que tous les êtres des six domaines d’existence et doivent encore renaître selon leurs mérites.

Leur condition est à double tranchant puisque :

1) leurs facultés peuvent renforcer le sens de leur valeur personnelle et

2) la facilité de leur vie leur fait négliger des enjeux supérieurs. Orgueil et inconscience, ce sont là deux obstacles à la recherche de l’Eveil bouddhiste et à la génération de l’esprit d’Éveil (Bodhicitta).

Toutefois des Bouddhas  surviennent aussi dans le « domaine » divin, et certains devas, tels que Shiva, sont dits s’être « convertis ». Ils peuvent être devenus Bodhisattvas, et c’est à cette condition seulement qu’on pourra leur accorder une quelconque dévotion.

Dans ce sens, la condition humaine est la plus favorable à l’Éveil, puisqu’elle se tient au juste milieu des conditions extrêmes d’aisance divine et d’accablement infernal.

C’est pourquoi on dit que même les dieux doivent passer par notre condition pour accéder à la Bouddhéité. 

D’autre part, le Bouddha historique, appelé Shakyamuni , ne doit pas être confondu avec Dieu au sens occidental, (encore moins avec un humain déifié), ni les divers Bouddhas  confondus avec des dieux immortels, au sens gréco-romain. Ce sont avant tout des êtres qui ont entièrement conscientisé et actualisé leur nature ultime et essentielle, appelée pour cela Nature de Bouddha.  Ce sont eux, ainsi que les Bodhisattvas, qui nous guident vers l’Éveil.

Les Adi-Bouddhas, ou Bouddhas Primordiaux (Samantabhadra, Vajradhara, etc.) sont soit des personnifications de la nature ultime, soit des Bouddhas ne l’ayant jamais oublié.

Selon le contexte et la nuance connotée, la Nature de Bouddha porte de multiples noms, Claire Lumière, Éveil, Dharmakaya, Tathagatagarbha,  etc. qui tous sont l’équivalent d’un dieu ultime et impersonnel, semblable en cela au Brahman hindou. Si l’on considère son aspect extrinsèque, la Nature de Bouddha est également à rapprocher du Tao chinois.

Finalement un certain consensus semble s’établir pour appeler divinités les divers dieux ou dévas, et de réserver le terme déités aux Bouddhas et autres yidams  servant de support de méditation, et par là de moyen d’accession à sa propre Bouddhéité. »

Wikipédia, déjà bien fourni en documentation, aide ici, tant soit peu, à comprendre pour qui se sent en lien avec cette façon d’exprimer.

Nous nous réfèrerons à la teneur et portée de ce verset par la suite, dans la page suivante. Arrivé à cette étape, il me semble nécessaire de bien comprendre au fait du versert XXVI où il est parlé de « l’envie », les envieux, ou le fait de ne pas l’être et demeurer satisfait de son état actuel et ses possibilités importantes, de son potentiel spirituel. « Par l’ouverture et le contentement tu trouveras le Lama dans ton coeur » Sogyal Rinpoche.

Les religions ont tendance à ramener au monopole cependant, elles se complètent, possèdent chacune une et plusieurs clés d’un immense palais se trouvant en nous et à l’extérieur de nous. Il est dit « Ce qui est en bas est comme ce qui est en haut » : nous y reviendrons. Nous naissons avec des talents disait Jésus. A nous de faire prospérer avec l’aide de l’Esprit. Nous ne sommes pas seuls de toute évidence. Ce qui compte au total c’est le côté substantiel.

©Colinearcenciel

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