Penchons nous sur le vocabulaire utilisé et la profondeur de son langage.
Jetsün : རྗེ་བཙུན་/རྗེ་བཙུན་མ་ signifie Vénérable le Je fait référence aux personnes de haut rang, y compris les rois et les nobles ; « tsun » Tsun se réfère à ceux de rang noble, aux moines ou à ceux qui combinent les trois caractéristiques d’être savant, noble et bon. Les deux soulignent ensemble le titre honorifique tandis que « tsun » applique le terme spécifiquement aux ecclésiastiques.
Bodhicitta: ou esprit d’Éveil (bodhi : éveil ; ctta : cœur-esprit) est l’aspiration et l’engagement à atteindre l’Éveil, ou bouddhéité bouddhéité, afin d’y amener tous les êtres sensibles, et ainsi les libérer de la souffrance inhérente (duhkha) à l’existence cyclique (Saṃsāra).
On reconnait tout d’abord :
le bodhicitta d’aspiration, par la pratique des quatre Incommensurables (brahmaviharas) , ou sentiments aimants spiritualité que sont :
1. la bienveillance,
2. la compassion,
3. la joie sympathissante
4. l’équanimité (Egalité d’âme, d’humeur)
Ces sentiments sont «irradiés» envers l’univers entier, et peuvent être maintenus tout au long de la journée. On aspire à ce que les autres en nombre infini partout dans l’univers connaissent le bien-être et la félicité suprême; et on leur souhaite le plein Éveil parfait et incomparable. Notre esprit se focalise donc sur leur Éveil, et pas seulement sur le nôtre. Notre conscience des autres et notre empathie s’accroissent ainsi.
L’autre grande technique se nomme donner-recevoir (tonglen en tibétain) ou encore égalisation et échange de soi-même avec autrui: Sur l’inspiration, on prend sur soi avec compassion la souffrance d’autrui, une personne précise ou le monde entier; sur l’expiration, on redonne de la bienveillance et de la paix. Cela permet de faire passer progressivement les autres avant nous-mêmes.
On distingue ensuite :
le bodhicitta d’application ou d’engagement, par la pratique actualisante des six, ou dix, perfections de vertu, les paramitas . Cet exercice de vigilance justifie quant à lui l’appellation de « pāramitāyāna » souvent donnée au grand véhicule.
Shantideva explique dans son Bodhicaryāvatāra la relation entre le bodhicitta d’aspiration et le bodhicitta d’engagement par la métaphore du désir de voyage et le voyage lui-même:
« En résumé, l’esprit d’Éveil
Doit être connu comme ayant deux aspects :
L’esprit d’aspiration à la plénitude
Et l’esprit d’engagement vers la plénitude.
Leur différence est la même que celle qui sépare
Le désir de partir et la mise en route.
Les sages comprennent ainsi
Leur spécificité respective. »(§15-16, I)
Pour partir en voyage, il faut avoir nourri au préalable le désir ou le souhait de partir quelque part en voyage. Il faut avoir fait ses plans de voyages et pris ses dispositions. C’est une étape nécessaire sans laquelle il n’y aurait pas de voyage. Similairement, aspirer de tout son cœur et y entraîner son esprit est un préalable absolument nécessaire à l’action proprement dite pour le bien des êtres. Cette distinction est importante pour Shantideva afin de mettre en valeur la motivation intérieure. Certes c’est l’engagement qui est le plus important et le plus significatif, et Shantideva le reconnaît volontiers: « Quoique de grands fruits naissent dans le samsâra de l’esprit qui aspire à l’Éveil, il ne suscite pas un flot ininterrompu de bienfaits comme l’esprit d’engagement » .Mais Shantideva sait aussi que l’intention compte aussi énormément dans la mesure où l’intention précède systématiquement l’action. Il est donc important de travailler en profondeur sur nos intentions dans la méditation, afin que nos actions se mettent progressivement à refléter d’elles-mêmes les qualités de l’Éveil et les perfections du bodhisattva, ce qui ouvre notre existence à une perception vaste et illimitée: « Dès l’instant où l’on a parfaitement saisi cet esprit, Avec la pensée de ne pas s’en détourner, Afin de libérer entièrement Les êtres des mondes infinis,
Dès ce moment, Même dans le sommeil ou l’inattention, De multiples façons, la force de mérites Pareils à l’espace s’écoule sans interruption»(§18-19, I)
Shantideva (terme sanskrit शान्तिदेव, IAST Śāntideva, vers 685–763) est un philosophe indien madhyamika, une branche du bouddhisme mahāyāna. Un des derniers grands maîtres d’expression sanskrite, Shantideva jouit d’une considération particulière dans le bouddhisme tibétain. Il a écrit le Bodhicharyavatara une œuvre capitale de la tradition bouddhiste indo-tibétaine.
Ce titre se compose de l’éveil (bodhi), la pratique (caryâ) et l’entrée (avatâra), signifiant les pratiques emmenant à l’éveil. D’où la traduction de La Marche à l’éveil.
En 985 Tian Xizai (天息灾) l’a traduit en Sûtra de la pratique à l’éveil (《菩提行经》) ; vers l’an 1000 , apparut le titre de Bodhisattvacaryâvatâra, signifiant L’Entrée en pratique du bodhisattva. Nous allons en parler et le découvrir dans les pages qui suivent.
Dharmakäya : (tib. chos sku ཆོས་ཀྱི་སྐུ།
corps de dharma, de réalité absolue : la dimension de vacuité de l’Éveil, son essence non objectale. C’est un corps sans forme, arūpa (arūpa (mot sanskrit) fait référence aux objets et sujets sans forme physique, non matériel (éther ou éthéré y ressemble) le contraire étant la rupa)
Dharma : Les bouddhistes parlent souvent du dharma, un mot sanskrit difficilement traduisible qui est souvent laissé tel quel en Occident, mais que l’on pourrait vaguement rendre par « enseignement ». Le dharma est l’un des Trois Trésors ou Trois Joyaux du bouddhisme : le Bouddha (l’Éveillé), le dharma (l’enseignement) et le sangha (la communauté)
Trikäva : ou trikaya (sanskrit ; devanagari : त्रिकाय ; tib. : sku-gsum) ou triple corps des bouddhas désigne dans le theravāda, le mahāyāna et le vajrayāna, trois plans d’expression de l’éveil, ou encore dimensions de la réalité.
Nirmânakâya : Dans le bouddhisme, le Nirmāṇakāya est le corps d’émanation ou corps physique d’un bouddha que nous pouvons percevoir. Étant bouddha, il est libéré du karma, c’est un corps d’essence qui a réalisé la vacuité et la non-dualité. Tulkou est la traduction de ce mot sanskrit en tibétain.
Le dharma désigne dans son contexte primitif indien tout à la fois la loi, l’ordre, la condition mais également le devoir et la bonne conduite. Dans une perspective bouddhiste, la signification de ce terme s’infléchit dans une double direction. Tout d’abord, il désigne la condition de l’existence au sens le plus large. On parle des dharmâ (au pluriel), autrement dit les différents phénomènes physiques ou mentaux expérimentés. La liste la plus commune répertorie cent dharmâ qui recouvre l’intégralité de ces phénomènes. Mais notre existence est loin de l’abstraction des listes et des répertoires, et l’on pourrait simplement rendre le dharma par « la vie ». L’enseignement du bouddhisme puise dans la vie pour sans cesse y revenir, l’élargir et l’éveiller. Le dharma désigne ainsi, dans les traditions bouddhistes, l’ensemble des enseignements et des méthodes offerts.
Le dharma réunit toujours ces deux sens, la vie et l’enseignement de la vie. Dans cette perspective qui unit la vie et son enseignement, étudier le dharma signifie donc s’étudier soi-même, et toutes les méthodes et les enseignements bouddhistes qui nous invitent à éclaircir l’existence. L’étude du dharma n’est pas l’acquisition d’un savoir mais la transformation de sa propre vie, même si concrètement l’étude passe aussi par l’approfondissement des textes et des écritures.
Bodhisattva
Kāyas
Svābhāvikakāya
Vajrakāya
Varja
Dans la pensée bouddhique, le Dharmakāya, corps de la loi, est un des trois corps (Trikāya) du Bouddha, son corps ultime, que seuls les êtres éveillés peuvent percevoir.
le svābhāvikakāya (tib. ngo bo nyid kyi sku), corps de nature essentielle, co-émergence spontanée du triple corps.
le mahāsukhakāya (tib. bde ba chen po’i sku), corps de grande aisance, ou bonheur, équivalent au vajrakāya, corps inaltérable, litt. de diamant-foudre. (voir Vajra)
les quatre corps correspondent aux quatre activités des Bouddhas : pacifier, enrichir, magnétiser ou séduire, et subjuguer.
Les cinq corps correspondent aux Cinq dhyani bouddhas, eux aussi associés aux activités, augmentées d’une cinquième: accueillir ou accepter. Cette dernière classification donne alors lieu à toute une série de correspondances variées et quelquefois contradictoires, avec les bouddhas, bodhisattvas et parèdres ou dākinis respectifs, les éléments, les directions, les couleurs, bījas, mudrās, etc.
Avant 1923, le Tibet était représenté sur les cartes par une tache blanche.
Alexandra David-Néel sera la première à dessiner cette face cachée du monde. Alexandra David-Néel fut la première Occidentale à entrer à Lhassa, la ville interdite.
Cet exploit la rendit mondialement célèbre. A travers le témoignage pittoresque et touchant de Marie-Madeleine Peyronnet, sa dernière gouvernante, qui repart sur ses traces, vivez l’histoire de cette exploratrice hors du commun, morte à 101 ans, juste après avoir fait renouveler son passeport.
Alexandra David Neel, du Sikkim au Tibet interdit. Remarquons la présence de Kalou Rinpoche, qui est l’un des repprésentants de la lignée kagyu.
Il eut quatre principaux disciples qui seront chacun à l’origine d’une des quatre branches principales de l’école Kagyu: les branches TSELWA KAGYU, BARAM KAGYU, KARMA KAGYU, et PAKDRUG KAGYU.
Dussoum Kyempa (1110-1193) ayant été un des quatre principaux disciples de Gampora fut à l’origine de la lignée Karma Kagyu et devint le premier Karmapa. Il établit le monastère de Tsourpou au Tibet central en 1189 qui est devenu par la suite le siège de la lignée Karma Kagyu. Il fut reconnu comme un grand maître prophétisé dans le passé par le Bouddha. (cfer site ci après)
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