41. Monsieur Weldom

3.14. Weldon, le demi-sceptique, reconnaît Jésus. – Allocution de Jésus sur les rayons cosmiques. – La perfection humaine

37.

Le lac de Shrinagar au Cachemire  en 1900

Le lac tire son nom des arbres environnants.Le lac est un beau lac bleu profond.Il est l’un des aspects les plus fascinants du lac Dal.Il est parfois appelé le joyau de la couronne.Le lac a un certain nombre de barges en elle.
L’eau du lac enlève le stress et il est donc commander une valeur dans le monde d’aujourd’hui. 

Voir le site ICI http://frblog1.antilogvacations.com/2014/03/lieux-jammu-et-cachemire.html

En approchant de Hardwar, environ un jour avant d’arriver à la ville, nous fîmes halte à la maison d’un Américain nommé Weldon. Nous reçûmes une chaleureuse bienvenue, et Weldon insista pour que nous restions avec lui quelques jours.

Cet écrivain bien connu, qui avait vécu aux Indes pendant de nombreuses années, manifestait un intérêt profond et sympathique pour notre travail. Il avait plusieurs fois demandé à se joindre à notre expédition, mais les circonstances n’avaient pas permis de lui donner satisfaction.

Le lendemain, tandis que nous étions assis dans son jardin et racontions nos expériences, Weldon fit soudain la remarque qu’il n’avait jamais pleinement accepté pour authentique l’histoire de la vie de l’homme appelé Jésus de Nazareth. Il avait soigneusement étudié les documents mis à sa disposition, mais ceux-ci lui avaient tous paru vagues et non concluants. En désespoir de cause, il avait finalement abandonné ses recherches, car il y avait dans sa pensée de graves doutes sur l’existence du personnage.

Notre chef lui dit : Si vous étiez mis face à face avec Jésus, croyez-vous pouvoir le reconnaître, et comment, le reconnaîtriez-vous ? Weldon répondit : « Vous venez de toucher le sujet auquel j’ai consacré la plus grande partie des pensées de ma vie » Jamais vous ne pourrez savoir avec quel intérêt passionné j’ai cherché un signe permettant d’affirmer l’existence corporelle de Jésus sur cette terre. Mes doutes se sont aggravés chaque année, et finalement j’ai désespéré de trouver jamais un indice me donnant pleine confiance. Cependant, dans un coin de mon cerveau, une vague arrière-pensée, une sorte de rayon d’espoir m’incite toujours à croire que si je pouvais rencontrer cet homme face à face sans aucune suggestion de l’extérieur, je le reconnaîtrais avec certitude en quelque lieu et à quelque époque que ce soit.

Aujourd’hui, mon instinct fait ressortir cette arrière-pensée, et je vous dis ceci que je n’ai encore jamais exprimé : Je sais que je le reconnaîtrais. C’est le sentiment le plus sincère de toute ma vie, et je m’excuse de répéter : Je sais que je le reconnaîtrais. 

Note : Tous les êtres, sans aucune exception, reconnaissent Jésus si celui ci vient à leur rencontre. Il disait « je connais le nom de chaque étoile » et aussi « je connais le nom de chacun de vous » et ceci est une réalité inébranlable. Il a dit : »ce n’est pas toi qui me choisi, c’est moi qui te choisi ». La meilleure chose qui soit est de savoir que tout ce que nous faisons et pensons est perçu, de même que nos émotions, nos joies et nos peines et, actuellement, l’action directe existe toujours concrètement. Il est dit : »les voies du Seigneur sont impénétrables ». La présence incarnée de Jésus est exacte. Certains êtres ayant cette faculté de se matérialiser et d’apparaître devant vous sans que les autres ne le perçoivent même au milieu d’une assemblée. Il ne s’agit pas de mediumnité mais d’action directe de la part de ces êtres. Cependant, ils restent très discrets. De même, ils se rendent totalement invisibles aussi facilement par un procédé divin. Si cela arrive, il s’agit de situation particulière dans cette sphère ci qui n’est pas très évoluée et hyper compacte, matérialiste à l’excès, dans un monde « où son royaume n’est pas de ce monde » car « le monde est dominé par le mal », le mal, ces mensonges de tant et tant, insidieux, trompeurs : les tourments excessifs opposant deux forces opposées. Le choix de l’entourage demande discernement, la qualité du sage est le discernement, la plus grande afin de ne pas être aveuglé et de grandir en voyant les faiblesses en soi car, là où la faiblesse se trouve, viendra le tourmenteur. D’où la nécessité de la pratique assidue dont il est parlé ici afin de faire les bons choix et d’écouter la voix intérieure, développer les capacités d’ouverture aux êtres de lumière et au divin Père au travers de l’esprit ouvert à Lui, l’âme son Temple, la Conscience Sa voix. Tant de mystiques de tout bord offrent des clés pour ouvrir les portes aux bienfaits de la Bonté divine.

Le même soir, tandis que nous allions nous coucher, Thomas s’approcha de nous et dit : Vous avez tous entendu la conversation de cet après-midi au sujet de la personnalité de Jésus. Vous avez reconnu la sincérité de Weldon. Si nous l’invitions à nous accompagner ? Nous ne savons pas, et nous n’avons aucun moyen de déterminer si l’homme connu sous le nom de Jésus de Nazareth se trouvera à notre lieu de destination, car nous ne pouvons contrôler ses déplacements. En fait, nous savons simplement qu’il a été là. Si nous invitons Weldon et si Jésus n’y est pas, cela pourrait lui causer une nouvelle déception sans qu’aucun bien n’en résulte. Weldon paraît très désireux de nous accompagner. Comme personne de nous ne sait si Jésus sera là, je propose que personne ne fasse de suggestion dans un sens ni dans l’autre. En l’espèce, faisons confiance à l’avenir.

Nous fûmes tous d’accord, et le lendemain matin, Thomas invita Weldon à nous accompagner. Son visage s’illumina aussitôt d’un espoir anticipé. Il réfléchit un moment, puis dit qu’il avait un rendez-vous pour le mercredi suivant et serait obligé d’être de retour à cette date. Nous étions jeudi. Il disposait donc de six jours. Thomas estima que c’était là un délai suffisant.

Nous décidâmes de partir dans l’après-midi. Tout se passa bien, et nous parvînmes à destination le surlendemain avant midi. En arrivant, nous remarquâmes un groupe de douze personnes assises dans le jardin de l’auberge où nous devions loger. Elles se levèrent à notre approche, et le propriétaire de l’auberge s’avança pour nous saluer.

Nous aperçûmes Jésus debout dans le groupe. Avant que nul n’ait eu le temps de dire un mot ou de faire une suggestion, Weldon s’était élancé les deux mains tendues et avait saisi les deux mains de Jésus dans les siennes avec une expression joyeuse disant : Oh je vous reconnais, je vous reconnais. C’est le moment le plus divin de toute ma vie.

Tandis que nous contemplions le ravissement de notre ami, un sentiment proche de la joie divine nous inonda tous. Nous nous avançâmes et échangeâmes, des salutations tout en présentant Weldon au groupe

Après le déjeuner, nous nous assîmes dans le jardin et Weldon dit à Jésus : Accepteriez-vous de nous faire une causerie ? J’ai attendu ce moment pendant toute une vie. Il y eut quelques instants de silence puis Jésus prit la parole et dit :

« Dans le calme de cette heure, je voudrais que vous sachiez que le Père à qui je parle et qui demeure en moi  est celui même qui demeure en vous tous. Chacun peut lui parler et le connaître aussi intimement que moi. Un souffle de splendeur merveilleuse passe sur les cordes de la harpe mystique et la fait vibrer d’un amour pur et divin. Cet amour est si pur que le silence attentif semble s’arrêter pour écouter. Votre grand Être Spirituel vous touche la main de ses doigts connaisseurs avec une douceur attendrie, et sa voix vous parle toujours de l’immense et glorieux amour du Père.

Votre voix vous dit. « Je sais que tu es ici avec moi Toi et moi ensemble nous sommes Dieu. » C’est alors que le Christ de Dieu se tient là. Ne voulez-vous pas supprimer toute limitation et vous tenir avec moi en esprit ? Jamais le monde n’a reçu de pensées plus élevées que celles que je vous donne. Peu importe que les hommes affirment qu’elles sont irréalisables. Chacun de vous se présente comme le Divin Maître, triomphateur dans la plénitude de son règne, exactement tel que vous m’avez vu. L’heure est venue. La pensée d’accomplissement que vous avez envoyée vers le Divin Maître a mûri dans votre propre corps, et votre âme a pris les leviers de commande.

Vous vous élevez avec moi à des hauteurs célestes. Nous élevons nos corps jusqu’à ce que leur brillant rayonnement devienne un éblouissement de pure lumière blanche. Nous sommes alors retournés au Père d’où chacun est issu.

Dieu notre Père est émanation de lumière pure, et dans la vibration de ces émanations, tout ressouvenir mortel est balayé. Nous voyons les créatures projetées dans la forme à partir de l’informe et toutes choses se renouveler à chaque instant. Toutes choses existent dans le Cosmos origine dans la Substance de Dieu dite « éthérée ». Et parce qu’elles existent, leurs vibrations sont si élevées que nul ne peut les percevoir à moins de s’être élevé en esprit à notre hauteur. Quand les vibrations du corps sont spirituelles, on peut discerner le processus continu de la création. Celle-ci est causée par le rayonnement des vibrations de la lumière cosmique engendrée dans le grand Cosmos. Ce rayonnement est la vie universelle, ou énergie lumineuse, qui sert de support à tout ce que l’on appelle le Père des rayonnements ou des vibrations. La vie universelle mérite son nom, car son rayonnement prime tous les autres.

En réalité, il ne fait qu’écarter les autres pour permettre à des formes nouvelles  de prendre leur place. Quand notre corps vibre à l’unisson de l’esprit, nous sommes vibrations de lumière, les plus hautes vibrations, Dieu, le Père de toute vibration. Les rayons cosmiques correspondants proviennent de la source de toute énergie, du Père de tous les éléments.

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On démontrera prochainement que leur bombardement produit des effets terribles. Il paraît détruire la matière. En réalité il transmue ce qu’on dénomme matière en une forme d’esprit. On reconnaîtra bientôt que le prodigieux pouvoir de pénétration des rayons cosmiques leur permet de traverser toute matière, détruisant, semble-t-il, le cœur ou noyau des atomes, les transmuant en ceux d’une autre substance, et créant des éléments d’ordre plus élevé. La création progresse ainsi vers une émanation plus haute de lumière pure, vers la vie elle-même.

Les rayons cosmiques se distinguent facilement de tous les autres rayonnements issus de la Terre ou de la galaxie solaire. Ils dominent complètement toutes les autres radiations ou vibrations. On reconnaîtra bientôt qu’ils proviennent d’une source universelle invisible. La Terre est perpétuellement soumise à leur effroyable bombardement. Quand ils frappent le noyau d’un atome, ils le fragmentent en particules infimes d’une autre substance. Ils ne détruisent pas la matière, ils la transmuent en des éléments de rayonnement plus élevé, ils transforment le monde matériel en monde spirituel.

La production des éléments supérieurs se conforme aux ordres des hommes. Ces éléments sont d’autant plus élevés que les hommes les désignent ou les emploient pour un but plus élevé. Quand l’homme se présente en vibrations spirituelles, il est absolument maître de faire jouer les rayons cosmiques et de régler leur mode opératoire. L’homme spirituel voit donc la transmutation se produire perpétuellement autour de lui. C’est la création dans son sens le plus élevé. Chacun est donc créé là où il se trouve.

La création est incessante, continue, et sans fin. Les radiations cosmiques sont lumineuses. Elles sont constituées par des projectiles de lumière qui jaillissent du Cosmos. Ce dernier est sphérique. Il inclut et entoure tous les univers. Il possède un Soleil Central. Les soleils des univers absorbent toutes les énergies que les univers dissipent. Ils la conservent, la concentrent, la transforment, et l’apportent au Soleil Central qui se charge d’énergie vibrante et pulsative. Cette énergie est concentrée à un, tel degré qu’elle émet des projectiles de lumière, et ceux-ci ont une telle force qu’ils fracassent les noyaux atomiques rencontrés, mais sans les détruire.

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Les particules résultantes sont transmuées en d’autres éléments et s’agrègent finalement à l’élément auquel elles appartiennent. Cet élément devient alors vivant. La vie est l’énergie libérée par le bombardement des projectiles de lumière. La fraction d’énergie absorbée par les particules désintégrées s’appelle la vie de l’élément. La fraction non absorbée pour la vie de l’élément est attirée vers le Cosmos, retourne à lui, s’y concentre et s’y condense jusqu’à ce qu’elle puisse à nouveau être émise comme projectile lumineux pour heurter et fracasser d’autres atomes, créant ainsi de nouvelles particules qui serviront à former les atomes d’un nouvel élément.

La création est donc continue et perpétuelle : expansion, concentration, condensation en forme par abaissement des vibrations. Cette énergie intelligente est Dieu, commandant aux univers qui nous entourent, commandant aussi à l’univers de nos corps qui ne sont pas matériels mais spirituels. Transmutation n’égale pas désintégration. L’Intelligence suprême règle le mouvement des projectiles lumineux selon un rythme. Proportionnellement à leur nombre et au temps, très peu d’entre eux rencontrent des noyaux atomiques, et ils le font en conformité absolue avec une loi selon laquelle aucune manifestation n’est déséquilibrée.

En communion avec cette intelligence suprême, l’homme peut accélérer le rythme de ces rencontres de manière à satisfaire instantanément ses besoins. Il hâte ainsi le lent processus de la nature. Il n’interfère pas avec la nature, il coopère avec elle sur un rythme de vibration supérieur à celui où elle fonctionne selon le contact matériel. « Levez les yeux et regardez les champs, car déjà ils blanchissent pour la moisson. » Tout est vibration et correspond au plan ou champ sur lequel la vibration réagit. Les plans ou champs dont je parle n’ont aucun rapport avec les sphères ou coquilles concentriques qui entourent la Terre. Ces dernières sont des couches ionisées qui enveloppent la Terre et réfléchissent vers elle des vibrations qui en partent. Les couches ionisées ne gênent pas le passage des rayons de la lumière cosmique par lesquels la transmutation ou création s’effectue sans arrêt.

Nos corps eux-mêmes sont transmués d’une condition inférieure en une plus haute. Nous pouvons diriger consciemment ce changement en maintenant consciemment nos pensées – donc nos corps – à l’unisson des vibrations supérieures.

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Quand notre corps est bien accordé, nous sommes devenus ces vibrations. C’est dans cet état, sous cette forme, que les Maîtres attendent.

Tels que vous êtes, vous êtes maîtres, vous avez la suprématie sur toutes les conditions de vie. Vous savez maintenant que la splendeur d’une création divine consciente surpasse de beaucoup toute pensée matérielle. Le premier pas consiste à posséder la pleine maîtrise de toutes vos activités extérieures de pensée, d’âme, et de corps, avec l’idée dominante que vous cultivez l’habitude de la perfection, l’habitude de Dieu, du Christ de Dieu. Où que vous vous trouviez, pensez à la perfection, à Dieu, chaque fois que l’idée vous en vient, aussi bien durant votre travail que durant votre repos. Percevez en vous cette présence parfaite. Prenez l’habitude de considérer comme votre vrai moi la présence du Christ de Dieu.

Faites ensuite un pas de plus. Percevez une divine lumière blanche, éblouissante de pureté, émanant du centre même de votre corps. Voyez-la jaillir avec une telle splendeur et un tel éclat qu’elle finit par rayonner de toutes les cellules de votre corps, de tous vos tissus, muscles, ou organes. Puis voyez le vrai Christ de Dieu qui se présente triomphant, pur, parfait, et éternel. Non pas mon Christ, mais votre vrai Christ de Dieu, le seul véritable fils de Dieu, la divinité qui triomphe de tout. Allez de l’avant et proclamez qu’elle vous appartient de droit divin. Elle sera vôtre aussitôt. Chaque fois que vous dites « Dieu », sachez pertinemment que vous présentez Dieu au monde.

 Ce faisant, vous lui rendrez plus de services qu’en me présentant comme Christ de Dieu, car il est bien plus grand et plus noble de vous voir vous-mêmes comme le Christ de Dieu et de présenter vous-mêmes Dieu aux hommes. Mais vous marchez à reculons et vous m’adressez des prières afin que j’intercède pour vous. Tant que vous ne faites pas de moi une image ou une idole que vous suppliez, vous reconnaissez les qualités de Dieu qui se manifestent à travers moi. Mais aussitôt que vous me représentez par une image, sculptée, vous m’avilissez et vous vous débauchez.

Il est bon de percevoir l’idéal que je représente et de  l’incorporer complètement. Alors, nous ne sommes ni séparés les uns des autres ni séparés de Dieu.

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C’est ainsi que l’homme triomphe du monde. Ne percevez-vous pas les grandes choses réalisables par notre communion en Dieu ? Si vous la cultivez avec amour, dévotion, respect, et adoration, elle devient une habitude qui absorbe entièrement votre vie courante. En peu de temps, vous aurez manifesté la Divinité, vous serez redevenu le Christ Divin, le premier-né de Dieu. Vous ne ferez plus qu’un avec l’Esprit originel, l’Énergie essentielle.

Sentez, percevez, saisissez effectivement cette grande lumière. Acceptez-la, proclamez et sachez positivement qu’elle est vôtre. Après une brève période, votre corps émettra effectivement cette lumière. Celle-ci a existé de tout temps, en toutes circonstances, dans toute l’immensité de l’univers. Elle est la vie. Quand une chose nous est expliquée, la lumière brille dans notre intelligence consciente. La LUMIÈRE DE LA VIE brillera bientôt pour votre œil attentif, comme ce fut le cas pour tous les grands êtres. Beaucoup de ceux-ci sont représentés en images au milieu d’une grande illumination. Cette lumière est réelle, bien que vous ne la voyiez peut-être pas. Elle est la vie qui rayonne de votre corps ».(fin du discours de Jésus)

Ici Weldon demanda si nous pourrions approfondir certains enseignements de la Bible, et Jésus accepta volontiers. Nous nous levâmes et sortîmes ensemble du jardin.

Weldon s’écria : Songez que vous avez pris contact avec ces Maîtres, alors que j’ai vécu dans leur voisinage sans jamais les reconnaître pour tels. Ce jour m’a vraiment apporté une révélation. Un monde nouveau, une lumière nouvelle, une vie nouvelle me sont ouverts. Nous lui demandâmes comment il avait reconnu Jésus. Il répondit : Vous vous émerveillez de ce que j’aie reconnu l’homme pour tel. Je ne sais pas comment je sais que c’est lui, mais je le sais, et rien ne saurait ébranler ma conviction. Nous lui rappelâmes que s’il ne voulait pas manquer son rendez-vous, il serait obligé de partir le lundi suivant. Comme deux membres de notre expédition partaient ce jour-là pour Darjeeling, il pourrait se faire accompagner.

Laissez cela, répondit-il, j’ai déjà envoyé un messager pour me faire remplacer à mon rendez-vous. Je reste ici. Vous pouvez toujours essayer de me renvoyer.

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3.15.Commentaires de Jésus sur la Bible. – La force du mot Dieu. – Le Christ de Dieu

Nous passâmes une journée des plus intéressantes à visiter nombre d’endroits remarquables des environs. Nous rentrâmes à l’auberge vers huit heures du soir et trouvâmes nos amis réunis dans le jardin. Après une brève conversation sur des sujets d’ordre général, Jésus dit avoir compris que Weldon se sentait un peu perdu. Puis il continua :

« Je vais, vous parler comme je voudrais que vous vous parliez à vous-mêmes. Si vous voulez vérifier ma doctrine par la pratique et l’incorporer, aucune autre doctrine ne vous sera nécessaire. Il ne faut pas utiliser mes préceptes comme des formules, mais les étudiants peuvent s’en servir pour accorder leurs idées au Principe Divin, ou, comme on dit souvent, pour « entraîner leurs pensées vers le point unique ».

Nous employons aussi souvent que possible le mot Dieu, et nous le répétons un grand nombre de fois. C’est un fait bien connu que plus un homme se sert de ce mot sachant qu’il s’agit du principe suprême qui demeure en lui et s’écoule à travers lui, plus il en retire de profit. Permettez que je me répète. Notre pensée est la suivante : On ne saurait se servir trop souvent du mot Dieu.

Percevez Dieu comme principe créateur, s’écoulant à travers vous. Concentrez ce principe, activez-le, émettez-le avec une influence plus dynamique. Il se propage toujours à travers vous et autour de vous. Vous pouvez donc l’accélérer en l’extériorisant avec la totalité des forces de votre être.

Le corps de l’homme est l’agent de transformation et d’accélération permettant à ce pouvoir d’accomplir les plus grandes œuvres et de se manifester sous les formes les plus grandioses. Le Principe retire donc une force immense du fait que des millions d’hommes amplifient son rayonnement et l’émettent à leur tour.

Cependant un homme seul, se manifestant dans sa pleine maîtrise, peut triompher du monde. Vous voyez donc ce que des millions d’hommes pourraient accomplir. Plus vous emploierez le nom de Dieu en sachant qu’il est le Principe suprême que vous êtes en train d’instaurer en vous, plus votre corps vibrera à un rythme élevé. Ses vibrations s’harmoniseront et répondront  aux vibrations divines que le mot Dieu exprime. Il vous suffit de dire Dieu une seule fois, en sachant ce que cela signifie, pour que votre corps ne reprenne jamais son précédent rythme vibratoire. Gardez cela présent à l’esprit. Incorporez ces préceptes.

Mettez-les au besoin sous une forme verbale qui vous plaise personnellement. Ils viennent de vous et non d’une source extérieure. Essayez quelque temps, et vous verrez ce qu’il en résultera pour vous. Chaque fois que vous pensez « Dieu », vous êtes le Plan de Dieu. Ce ne sont pas mes paroles, mais les vôtres, venant du Christ de Dieu qui est vous-mêmes.

Souvenez-vous que Jésus, l’homme, est devenu le Christ en manifestant la lumière, qui est la vie pure ou Dieu. Dieu mon Père, le principe divin s’exprimant par moi, est tout. Et JE SUIS tout ce qu’est Dieu. JE SUIS le Christ de Dieu, le Dieu-homme qui peut user de tout ce qu’est Dieu mon Père. JE SUIS est donc fondé à se servir de toute substance.

En fait, Dieu mon Père fournit toute substance à Dieu-homme en quantité illimitée. Dieu-principe est mon Père. JE SUIS le Christ de Dieu. Notre union est totale. Le Christ de Dieu est tout ce que Dieu possède. Reprenons le mot Dieu. Comment se fait-il qu’il ait une telle puissance ? C’est à cause des vibrations émises quand il est prononcé. Ce sont les vibrations suprêmes, les plus efficaces. Elles sont le Cosmos. Elles s’introduisent par le Rayon Cosmique et établissent le champ de radiation le plus élevé, qui inclut tout, pénètre tout, gouverne toute masse. Ces vibrations régissent toute énergie et forment le véhicule de la lumière et de la vie. L’intelligence qui les dirige est ce que nous appelons Dieu.

L’Intelligence pénètre partout par son rayonnement qui apporte lumière et vie.

Quand l’homme accepte ces vibrations avec leurs effets, il les incorpore. Son corps répond immédiatement aux vibrations lumineuses et rayonne de la lumière. Il est la vibration de Dieu. Il est alors généralement invisible à ceux qui fonctionnent dans un champ vibratoire inférieur. Telle est la raison pour laquelle le mot Dieu est si puissant. C’est à lui que votre Bible doit son influence et sa longévité. Songez au nombre de fois que le mot DIEU y est écrit, donc prononcé. Percevez la variété des champs lumineux de vie et d’énergie qui émanent de chaque mot écrit ou parlé de ce grand livre. Chacun de ces mots fait retentir sa vibration dans l’âme de tous ceux qui prononcent, entendent, ou voient le mot DIEU. Or, l’âme  répond à ces vibrations qui l’élèvent et l’exaltent. Le livre dont elles émanent s’en trouve élevé et exalté parallèlement. Il reçoit donc vie, puissance, et immortalité. En réalité, tout cela est accompli par le seul mot DIEU. On peut donc dire que ce livre est la parole de Dieu au sens spirituel et non au sens littéral du mot.

Bien trop de gens s’attachent à la lettre de la Bible au lieu de prêter attention à sa vraie valeur spirituelle : Ceci n’a guère d’importance parce que les vibrations spirituelles dominent et prennent la place de celles qui résultent d’une attitude de pensée inconsciente. Quand les adeptes du sens littéral pensent ou prononcent une fois le mot DIEU, les vibrations correspondantes font bien plus que compenser leur manque de compréhension.

La survivance de la Bible est une remarquable pierre d’achoppement pour les railleurs et les critiques. Les athées sont absolument incapables, d’expliquer pourquoi le mot Dieu annihile le mot Mal et le domine complètement. Répétez le mot DIEU en le méditant quelque temps, puis essayez de faire vibrer votre corps à l’unisson du mot Mal. Si vous n’avez pas encore fait cette expérience, elle constituera une révélation pour vous.

Beaucoup de savants proclament que l’hypothèse théiste conduit à des impossibilités. Ne vous préoccupez pas d’eux, car chaque jour apporte la réalisation de choses qu’ils déclaraient impossibles la veille. Ne savez-vous pas qu’il est grand temps de réintégrer votre maison, de la mettre en ordre, et de découvrir ce que le mot DIEU peut accomplir pour vous ? Songez-y attentivement, essayez-le, et voyez s’il ne vous fera pas abandonner toutes discussions et divergences de vues.

Dites DIEU de toute votre âme. Percevez votre épanouissement quand vous traitez votre frère avec plus de bonté et quand vous agissez plus justement avec lui. Placez DIEU devant vous, et le brouillard des âges tombés dans l’oubli se dissipera comme une traînée de fumée. Les intellectuels fronceront le sourcil à cette affirmation. Mais ne vous préoccupez pas de l’intellect qui s’est trompé tant de fois. Présentez-vous sous le signe du mot DIEU. Les batailles et le désordre du monde ne pourront plus vous toucher. Quand on sait positivement que DIEU, la vibration suprême, existe et représente tout pouvoir, on peut s’en servir pour accomplir TOUTES CHOSES.

Grâce à elle, on peut se transporter d’un endroit à un autre. Si vous, êtes ici  au moment où il faudrait que vous soyez ailleurs, rappelez-vous que c’est votre Moi qui vous immobilise et non DIEU. En restant sur place, vous n’utilisez qu’avec parcimonie le pouvoir de Dieu.

Oubliez votre personnalité, supprimez les limitations, ordonnez à vous-mêmes d’être le Christ de Dieu ne faisant qu’un avec la vibration et le pouvoir de Dieu. Dès l’instant où tout sera précis dans votre esprit, vous serez rendus à destination. Penser à une chose ne suffit pas pour l’accomplir. Il FAUT SAVOIR ET AGIR, puis aimer la source, adorer suffisamment le principe pour accomplir.

La foi montre le chemin par le moyen de la pensée. Mais il faut le commandement effectif du Christ de Dieu pour être la vibration de Dieu. Dès l’instant que vous permettez à cette vibration de prendre les pleins pouvoirs, vous vous LEVEZ et vous FAITES la chose. La CONNAISSANCE par le moyen de l’amour et de l’adoration devient l’accomplissement. Le fait que vous soyez inconscient du rayonnement divin n’empêche pas ce rayonnement d’exister.

Ayez d’abord foi en l’existence des vibrations, puis sachez qu’elles existent réellement. Vous deviendrez ensuite conscients de leur existence et vous pourrez les utiliser. Quand on exprime une vibration élevée, quand on est à l’unisson d’un champ vibratoire supérieur, on est invisible aux créatures qui s’expriment dans un champ vibratoire inférieur. Si donc votre corps vibre à la vitesse de la lumière, vous êtes invisible à ceux qui sont aveugles à la lumière. La Lumière est la Vie.

Si donc vous vivez entièrement dans les vibrations lumineuses, votre corps est vie pure. Lumière et Vie sont Dieu. Tous sont donc DIEU quand ils vivent dans les vibrations de Dieu. L’Écriture vous dit par la voix d’Ésaïe (LX-19) : « Le soleil ne sera plus ta lumière de jour, et la lune ne t’éclairera plus, mais l’Éternel sera ta lumière à toujours, et ton Dieu ta gloire. » Le Seigneur, Christ de Dieu, n’a plus besoin de lumière quand il vibre à l’unisson de Dieu.

Son corps est lumière, plus pure que celle du soleil de midi. Le Seigneur (ou loi de) Dieu, exprimant la vie (ou lumière) pure par Jésus (ou l’homme) devient le Christ sur terre. Chaque homme devient le Christ quand il comprend et vit effectivement la loi de Dieu. L’Écriture vous dit encore par Jean (VIII 12 à 19) : « Moi JE suis la lumière du monde. Celui qui me suit ne marchera point dans les ténèbres, mais il aura la lumière de la vie.

Les Pharisiens donc lui dirent : Tu rends témoignage de toi-même, ton témoignage n’est pas vrai. Jésus répondit et leur dit : Quoique moi je rende témoignage de moi-même, mon témoignage est vrai, car je sais d’où je suis venu et où je vais ; mais vous ne savez ni d’où je viens ni où je vais. Vous jugez selon la chair ; moi je ne juge personne. Et cependant si je juge, mon jugement est juste, car je ne suis pas seul, mais avec le Père qui m’a envoyé.» Et il est écrit aussi dans votre loi que le témoignage de deux hommes est vrai. « Moi, je rends le témoignage de moi-même ; et le Père qui m’a envoyé rend aussi témoignage de moi.

Ils lui dirent donc : Où est ton père ? Jésus répondit : Vous ne connaissez ni moi ni mon Père ; si vous m’aviez connu, vous auriez connu aussi mon Père. » Comment marcheriez-vous dans les ténèbres en allant la main dans la main avec Dieu ?

Si vous laissez Dieu triompher, vos œuvres et vos accomplissements ne périssent pas. Vous avez été créés avec cette vibration, et puisqu’elle continue indéfiniment, vous ne changerez ni ne périrez tant que vous resterez fidèles à sa lumière. Beaucoup d’hommes ont vécu de nobles vies et accompli de nobles œuvres. C’était toujours par l’entremise des vibrations de Dieu. Ils disposaient du pouvoir de créer en abaissant ces vibrations pour permettre à la substance éthérée de prendre forme. Les savants découvriront bientôt que tous les éléments peuvent se résoudre en elle, c’est-à-dire prendre la forme éthérée où toutes les substances vibrent au même rythme. En abaissant le rythme des vibrations au niveau où les particules de l’élément se condensent et s’agglomèrent, on peut produire n’importe quel élément.

Les rayons cosmiques jouent un rôle important dans cette transmutation. Bien des grandes âmes sont tombées dans l’oubli avec leurs œuvres pour avoir méconnu le pouvoir qui les soutenait. Si elles en avaient eu conscience et avaient consolidé leurs œuvres par des pensées et des actes précis, leurs accomplissements auraient subsisté comme une montagne inoubliable, semblable à celles qui frappent aujourd’hui le regard de l’humanité, telle la Grande Pyramide d’Égypte. N’est-il pas grandiose de vivre la vie de Christ ? Ne vaut-il pas la peine d’en faire votre idéal ? Ne supprime-t-elle pas complètement les mesquineries de la vie ? Ne voyez-vous pas les réalisations de ceux qui se mettent en avant pour la  vivre ?

Ce faisant, ils se tiennent sur la Montagne de la Transfiguration. La loi et la prophétie humaines disparaissent. Le Christ reste seul triomphant, mais non solitaire, car chacun peut le rejoindre pourvu qu’il le veuille. Vous savez alors que vous ne faites qu’un avec le Père. C’est le témoignage de deux personnes réunies en une même loi, et ce témoignage est VÉRITABLE. Alors, si vous jugez, votre jugement est juste. Si vous affirmez votre origine, votre assertion est vraie. Connaissant votre origine, vous ne trépassez jamais, vous connaissez toujours le Père. « S’ils avaient connu mon Père, ils m’auraient connu aussi », car nous aurions parfaitement vibré à l’unisson.

L’Écriture dit encore par Jean (VII 28 à 34) : « Et vous me connaissez, et vous savez d’où je suis : et je ne suis pas venu de par moi-même, mais celui qui m’a envoyé est véritable, et vous ne le connaissez pas. Moi, je le connais, car je viens de lui, et c’est lui qui m’a envoyé. » Ils cherchaient donc à le prendre ; et personne ne mit la main sur lui parce que son heure n’était pas encore venue. Et plusieurs d’entre la foule crurent en lui, et disaient : Le Christ, quand il sera venu, fera-t-il plus de miracles que celui-ci n’en a fait ? Les Pharisiens entendirent la foule murmurer ces choses de lui ; et les Pharisiens et les principaux sacrificateurs envoyèrent des huissiers pour le saisir.

Jésus donc dit : « Je suis encore pour un peu de temps avec vous, et je m’en vais à celui qui m’a envoyé. Vous me chercherez, et vous ne me trouverez pas : et là où moi je serai, vous, vous ne pouvez venir. »

Vous savez que l’esprit et la matière se fondent en Christ. L’Esprit sait que « Je ne viens pas du mystère, je proviens du Père ». Le temple (le corps) doit devenir un chenal pur à travers lequel brillera le Christ. Quand le Christ sera élevé chez l’un de vous, celui-ci opérera de plus grands miracles que moi. En cherchant, vous trouverez le Christ en Moi et en vous. Vous comprendrez que nous-sommes tous frères. Votre heure viendra quand le Christ apparaîtra individuellement à chacun de vous. Alors vous serez élevé à la conscience de Christ et vous glorifierez le Père comme je l’ai glorifié. L’Écriture relate par Matthieu (XXVII-46) que mes dernières paroles sur la croix furent : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? » Cette transcription est complètement inexacte.

Mes vraies paroles furent : « Mon, Dieu, mon Dieu, tu ne m’as jamais abandonné ni aucun de tes enfants, car tes enfants peuvent venir à toi comme j’y suis venu. Ils peuvent voir ma vie telle que je l’ai vécue. En la vivant, ils incorporent le Christ et deviendront Un avec toi, Dieu mon Père. » Je n’ai jamais eu une pensée de désertion ni de séparation. Le Christ de Dieu se manifestait en moi avec précision bien avant cette heure. Si l’on avait brûlé mon corps, j’aurais pu le rebâtir en rassemblant les particules libérées par cette apparente destruction. Si l’on avait désagrégé chacune des particules, j’aurais encore pu rassembler mon corps instantanément, et il n’aurait pas été changé.

L’homme est constitué de telle sorte que quand il se présente avec la compréhension du Christ de Dieu, il libère une énergie intelligente qui l’enveloppe complètement. Quand bien même son corps serait désagrégé et l’élément vital séparé de ses cellules, l’énergie intelligente pourrait rassembler toutes les particules du corps et les consolider en recréant un corps semblable à celui qui s’exprimait primitivement. Le moule, le modèle est là. Il est fait d’une substance indestructible. Il suffit de rassembler la substance et de remplir le moule, interpénétré par le même élément vital pour reconstituer le modèle parfait. Vous voyez donc que la crucifixion ne m’a pas nui. Elle n’a fait de mal qu’à ceux qui essayaient de nuire au Principe de Christ.

Elle fut un exemple de la foi d’accomplissement du Grand Principe, un chemin que les hommes peuvent suivre. En le suivant, ils deviennent le Christ de Dieu, et leur idéal se consolide sous forme impérissable. Mon corps ne fut même pas détruit. Ses vibrations étaient trop hautes.

L’attachement et l’élévation sur la croix ne furent que le symbole attestant que mes bourreaux en avaient fini avec toutes les limitations que les mortels peuvent infliger au corps. Pour parachever leur œuvre, il leur fallait encore placer mon corps dans la tombe et en sceller complètement l’entrée par une grosse pierre. D’où mon cri : « C’en est fini. » Quand on en a fini avec le domaine mortel, l’immortalité est complète.

Il est donc impossible de confiner dans une tombe le corps immortel d’un homme, celle-ci fût-elle creusée en plein roc. Pour libérer un tel corps, le roc aurait été dissous s’il avait fallu. Vous voyez donc que l’ensemble de la scène symbolise l’héritage de l’homme. 

Extrait du Livre des Maîtres de Baird Spalding

3.16.Figures angéliques. – Le grand Rishi au tigre. – Une mella de cinq cent mille pèlerins. – Une légende hindoue

Les réunions continuèrent ainsi pendant plusieurs jours. Il fut décidé que Gordon, Weldon et moi resterions avec le groupe comprenant les Maîtres, tandis que Thomas et les autres retourneraient à Darjeeling, où l’on établirait le poste de commandement de l’expédition pour réunir et classer les données que nous nous étions procurées.

Après leur départ, nous établîmes un camp semi-permanent utilisable jusqu’au retour de Thomas en décembre. Il était situé à la crête d’un rebord qui s’avançait à deux cents mètres au-dessus du niveau de la vallée en partant d’un éperon de la montagne principale. L’emplacement était fort avantageux pour un camp de base, car de là il était facile d’accéder aux différents endroits que nous voulions visiter. Il se trouvait au milieu d’un vaste bosquet de grands arbres majestueux.

Le sol descendait en pente douce depuis le rebord principal jusqu’à notre camp, donnant à ce dernier l’apparence d’être niché au centre d’un vaste amphithéâtre en forme de croissant. Le mur opposé de la vallée reliait les extrémités du croissant comme la corde d’un arc.

Au-delà des montagnes, le soleil descendait dans une mer d’or en fusion. Tous les soirs, cette couleur se réfléchissait sur la pente supérieure du rebord rocheux servant d’arrière-plan à notre amphithéâtre et en baignait la crête dans une mer palpitante de couleurs semblable à un gigantesque halo.

Quand on se tenait là en silence, au moment où les derniers rayons du soleil étaient coupés par l’horizon, on pouvait imaginer un Être immense aux bras étendus, étroitement serré dans une robe d’or tombant en plis artistiques, et couronné d’une auréole de pure lumière blanche irradiant sur des kilomètres.

Un soir que nous étions assis près de notre feu de camp, le soleil couchant se mit à briller d’un éclat extraordinaire. Le phénomène était si anormal que tous mes camarades le contemplèrent en extase. L’un d’eux fit observer à un sanyasi qui venait d’arriver que le soleil essayait de se surpasser avant de nous souhaiter le bonsoir. Le sanyasi répondit : C’est le présage d’un événement de bon augure. Une mella (cortège) de grandes âmes accompagnant un très grand Être va se réunir ici dans quelques instants. Silence, s’il vous plaît. À l’instant même, un silence paraissant venir de l’espace extérieur s’appesantit sur la scène. Soudain une voix du ciel éclata dans le calme. Sa mélodie et le rythme de son chant étaient vraiment célestes. Des milliers d’oiseaux kokilas firent chorus et leurs trilles aigus s’harmonisaient avec la voix. Il était impossible d’imaginer que la cantate ne vînt pas du ciel. Cher lecteur, si vous aviez été témoin de la scène et si vous aviez entendu cette musique, je suis sûr que vous me pardonneriez mes superlatifs. Un moment plus tard les oiseaux se turent, et le chant se fit plus majestueux que jamais. Puis apparurent deux angéliques silhouettes féminines drapées dans les plis d’un tissu à reflets argentés. Elles donnaient un pâle aperçu de la beauté des formes mystiques. Leurs traits étaient si merveilleux que notre réaction fut :

« Pourquoi les outrager en les décrivant ? »

Nous restâmes sous le charme, ainsi d’ailleurs que le sanyasi, oubliant pendant quelques minutes de respirer. Soudain, des milliers de voix se joignirent en chœur au chant, cependant que des formes commençaient à apparaître et à entourer les deux figures féminines. Puis le chant cessa aussi subitement qu’il avait commencé, et toutes les formes disparurent. Un silence absolu régna en maître, puis une nouvelle silhouette de très grande taille apparut de la même manière que les précédentes, mais dans un plus vaste déploiement de brillantes couleurs.

La taille de cette silhouette diminua progressivement en même temps que les rayons du soleil s’évanouissaient, et nous eûmes finalement devant nous un homme bien charpenté, au visage parfaitement régulier, et aux cheveux flottants d’une couleur incomparable. Son corps était revêtu d’une robe blanche chatoyante dont les plis artistiques retombaient de ses épaules en vagues successives. Une ceinture lâche d’un blanc argenté ceignait ses reins, et le bas

Extrait de La vie des maîtres de Baird Spalding page 355 à 360

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