posté le jeudi 07 juin 2012 23:05
22 parties comme les Arcanes Majeures : tout un monde cosmique, universel. Cette oeuvre que je trouve tourmentée avec des touches de désespoir et d’espoir, des moments extrêmes et des mélodies qui semblent inachevées, des chemins tortueux, semble un cri unique vers l’infini, touche à l’infinité dans une sorte de tourbillon quasi incessant ; une montée vers les cîmes sur des routes difficiles remplies d’obstacles mais le sommet est à vue et accroche le regard, les trompettes le ciblent et sonnent avec des échos qui retentissent au loin, bien haut si bien qu’il est des moments de repos, harassement aussi au bord des chemins où l’horizon s’élargit et l’abîme se montre large, l’être est comme suspendu entre terre et ciel remué par un sentiment d’incertitude ; il semble vaciller et puis se reprendre : sa vie ne tient qu’à un fil ; son esprit, malgré l’air vivifiant, est animé de sentiments angoissants, la solitude face à l’immensité et face au but ultime : est-ce le haut de la montagne ou la mort ?
Dans cet espace, il y a le sommet, il y a l’abîme et l’être est suspendu, ne sachant finalement que faire… Avancer ou se jeter dans l’abîme, perdu, va t’il continuer sa route car la sérénité ne l’habite pas, il ne sait où il va et le sommet de cette haute montagne il ne sait ce qu’il va y trouver : peut-être le désert blanc, la rencontre avec des êtres innattendus, rien ne lui permet de penser qu’une fois là-haut, un monstre n’apparaîtra pas. Néanmoins, il avance malgré les tempêtes et turpitudes. Il connaît des moments de vide, des moments de répits mais tellement courts qu’il se fatigue et reprend, reprend à perdre haleine… et puis ralentit son rythme, il se sent oppressé et tout en même temps exalté ; ses sentiments partent vite dans un sens ou dans l’autre. Il sent cet appel (les trompettes en échos et quelques douces mélodies), un appel plus fort que lui… Serait-ce Dieu ? Serait-ce on ne sait quel mystère, l’âme écoute et le corps suit, inexorablement, il avance et plus il avance et plus une certitude s’impose : celle d’une joie nouvelle, une joie renouvellée (la flûte mélodique et les violons). Rien ne peut plus l’arrêter et il sait que ce n’est pas l’abîme qui le happera. Maintenant il est porté vers le but ultime, celui de son destin qui le mène vers le haut du sommet où il trouvera enfin la paix tandis qu’encore les tourbillons de neige l’entoure et lui donne un peu de peine et les nuages déjà en corolle assombrissent un moment le paysage, il ne sait plus où il se trouve tout à coup, hésite à nouveau mais la trompette retentit à nouveau : serait-ce des anges, ces appels ? Il voit des formes hautes, des anges soufflant dans les trompettes et ne s’arrête malgré l’interminable chemin.
©ColinearCenCiel (Impression sur l’Ecoute de La Symphonie Alpestre de Richard Strauss).
Image de garde : LA BERGERE ET SON MOUTON Georges Paul François Laurent Laugée