15. LE MEILLEURS DES FILS DES HOMMES

LA VIE DE ISSA

Résumé de ce qui fut écrit par Nicolas Notovitch

La terre a tressailli et les cieux ont pleuré à cause du grand crime qui vient d’être commis dans le pays d’Israël. Car on venait d’y torturer et d’y exécuter le grand juste Issa en qui résidait l’âme de l’univers laquelle s’était incarnée dans un simple mortel, afin de faire du bien aux hommes et d’exterminer les mauvaises pensées. Et afin de ramener à la vie de la paix, de l’amour et du bien, l’homme dégradé par les péchés et pour lui rappeler l’unique et indivisible Créateur dont la miséricorde est infinie et sans bornes.

Voici ce que racontent à ce sujet des marchands venus d’Israël.

Le peuple d’Israël qui habitait un sol très fertile donnant deux moissons par an et qui possédait de grands troupeaux, excita par ses péchés la colère de Dieu . Qui lui infligea un châtiment terrible en lui enlevant la terre, les bestiaux et toute sa fortune ; Israël fut réduit en esclavage par des pharaons puissants et riches qui régnaient alors en Égypte.

Ceux-ci traitaient les Israélites plus mal que des animaux, les chargeaient de travaux difficiles et les mettaient aux fers ; ils couvraient leurs corps de blessures et de plaies sans leur donner d’aliments ni leur permettre de demeurer sous un toit,

Pour les maintenir dans un état de frayeur continuelle et leur ôter toute ressemblance humaine.

Et dans sa grande calamité, le peuple d’Israël, se souvenant de son protecteur céleste, s’adressa à lui et implora sa grâce et sa miséricorde.

Un illustre pharaon régnait alors en Égypte, lequel se rendit célèbre par ses nombreuses victoires, les richesses qu’il avait amoncelées et les vastes palais que ses esclaves lui avaient érigés de leurs propres mains.

Ce pharaon avait deux fils dont le cadet s’appelait Mossa ; des savants Israélites lui enseignaient diverses sciences. Et l’on aimait Mossa en Égypte pour sa bonté et la compassion qu’il témoignait à tous ceux qui souffraient.

En voyant que les Israélites ne voulaient pas, malgré les intolérables souffrances qu’ils enduraient, abandonner leur Dieu pour adorer ceux qu’avait créés la main de l’homme et qui étaient les dieux de la nation égyptienne, Mossa crut en leur dieu invisible qui ne laissait pas fléchir leurs forces faiblissantes Et les précepteurs israélites animaient l’ardeur de Mossa et recouraient à lui, le priant d’intercéder auprès du Pharaon, son père, en faveur de ses coreligionnaires.

Le prince Mossa s’en fut prier son père d’adoucir le sort des malheureux, mais le Pharaon s’emporta contre lui et ne fit qu’augmenter les tourments que subissaient ses esclaves.

Il arriva que, peu de temps après, un grand malheur visita l’Égypte ; la peste vint y décimer jeunes et vieux, bien portants et malades ; le Pharaon crut à un ressentiment de ses propres dieux contre lui … Mais le prince Mossa dit à son père que c’était le Dieu de ses esclaves qui intercédait en faveur de ces malheureux et punissait les Égyptiens.

Le Pharaon intima alors à Mossa, son fils, l’ordre de prendre tous les esclaves de race juive, de les conduire hors de la ville et de fonder, à une grande distance de la capitale, une autre cité où il demeurerait avec eux.

Mossa fit savoir aux esclaves hébreux qu’il les avait affranchis au nom de son Dieu, le Dieu d’Israël ; il sortit avec eux de la ville et de la terre d’Égypte.

Il les conduisit donc dans la terre qu’ils avaient perdue par trop de péchés, il leur donna des lois et leur recommanda de prier toujours le Créateur invisible dont la bonté est infinie.

À la mort du prince Mossa, les Israélites observèrent rigoureusement ses lois ; aussi Dieu les récompensa-t-il des maux auxquels ils avaient été exposés en Égypte.

Leur royaume devint le plus puissant de toute la terre, leurs rois se rendirent célèbres par leurs trésors, et une longue paix régna dans le peuple d’Israël. La gloire des richesses d’Israël se répandit par toute la terre, et les nations voisines lui portèrent envie.

Mais le Très-Haut conduisait lui-même les armes victorieuses des Hébreux et les païens n’osèrent les attaquer. Malheureusement, comme l’homme ne s’obéit pas toujours à lui-même, la fidélité des Israélites à leur Dieu ne dura pas longtemps. Ils commencèrent par oublier toutes les faveurs dont il les avait comblés, n’invoquèrent plus que très rarement son nom et demandèrent protection à des magiciens et à des sorciers.

Les rois et les capitaines substituèrent leurs propres lois à celles que Mossa leur avait rédigées ; le temple de Dieu et les pratiques du culte furent délaissés, le peuple s’adonna aux plaisirs et perdit sa pureté originelle.

Plusieurs siècles s’étaient écoulés depuis leur sortie d’Égypte, lorsque Dieu pensa de nouveau à exercer ses châtiments contre eux. Des étrangers commencèrent à envahir le pays d’Israël, en dévastant les terres, ruinant les villages et emmenant les habitants en captivité.

Il vint une fois des païens de par delà les mers, du pays de Romèles ; ils soumirent les Hébreux et instituèrent des chefs d’armée qui, par délégation du César, les gouvernèrent.

On détruisit les temples ; on obligea les habitants à ne plus adorer le Dieu invisible et à sacrifier des victimes aux dieux païens.

On fit des guerriers de ceux qui avaient été nobles ; les femmes furent ravies à leurs époux ; le bas peuple, réduit en esclavage, fut envoyé par milliers au delà des mers.

Quant aux enfants, on les passait au fil de l’épée ; bientôt, dans tout le pays d’Israël, on n’entendit plus que des sanglots et des gémissements.

Dans cette détresse extrême, les habitants se souvinrent de leur grand Dieu ; ils implorèrent sa grâce et le supplièrent de leur pardonner ; notre Père, dans sa bonté inépuisable, écouta leur prière.

En ce temps-là, vint le moment que le Juge plein de clémence avait choisi pour s’incarner dans un être humain. Et l’Esprit éternel, qui demeurait dans un état d’inaction complète et de suprême béatitude, se réveilla et se détacha, pour une période indéterminée, de l’Être éternel, Afin d’indiquer, en revêtant une image humaine, les moyens de s’identifier avec la Divinité et de parvenir à la félicité éternelle.

Et pour montrer, par son exemple, comment on pouvait arriver à la pureté morale et séparer l’âme de son enveloppe grossière pour qu’elle pût atteindre à la perfection qui lui était nécessaire pour passer dans le royaume du Ciel qui est immuable et où règne le bonheur éternel.

Bientôt après, un enfant merveilleux naquit dans la terre d’Israël ; Dieu lui-même parlait par la bouche de cet enfant des misères corporelles et de la grandeur de l’âme.

Les parents du nouveau-né étaient de pauvres gens, appartenant par leur naissance à une famille d’une piété insigne, qui oubliait son ancienne grandeur sur terre pour célébrer le nom du Créateur et le remercier des malheurs dont il se plaisait à l’éprouver.

Pour la récompenser de ne pas s’être laissé détourner de la voie de la vérité, Dieu bénit le premier-né de cette famille ; il le choisit pour son élu et l’envoya soutenir ceux qui étaient tombés dans le mal et guérir ceux qui souffraient.

Le divin enfant, à qui l’on donna le nom d’Issa, commença dès ses plus tendres ans à parler du Dieu unique et indivisible, exhortant les âmes égarées à se repentir et à se purifier des péchés dont elles s’étaient rendues coupables.

On venait l’écouter de partout et l’on s’émerveillait des propos qui sortaient de sa bouche enfantine ; tous les Israélites tombèrent d’accord pour dire que l’Esprit éternel habitait en cet enfant.

Lorsqu’Issa eut atteint l’âge de treize ans, époque où un Israélite doit prendre femme. La maison où ses parents gagnaient leur vie, moyennant un travail modeste, commença à être un lieu de réunion pour les gens riches et nobles, qui voulaient avoir pour gendre le jeune Issa, déjà célèbre par ses discours édifiants au nom du Tout-Puissant ;

C’est alors qu’Issa quitta clandestinement la maison paternelle, sortit de Jérusalem et, avec des marchands, se dirigea vers le Sindh.

Dans le but de se perfectionner dans la parole divine et d’étudier les lois des grands Bouddhas, au cours de sa quatorzième année, le jeune Issa, béni de Dieu, vint en deçà du Sindh et s’établit parmi les Aryas, dans le pays chéri de Dieu.

La renommée alla répandre le nom du merveilleux enfant le long du Sindh septentrional ; quand il traversa le pays des cinq rivières et le Radjipoutan, les fervents du dieu Djaïne le prièrent de demeurer parmi eux. Mais il quitta les admirateurs fourvoyés de Djaïne et s’en fut à Djagguernat, dans la contrée d’Orsis, où repose la dépouille mortelle de Viassa-Krishna et où les prêtres blancs de Brahma lui firent un joyeux accueil.

Ils lui apprirent à lire et à comprendre les Vèdas, à guérir à l’aide de prières, à enseigner et à expliquer l’Écriture Sainte au peuple, à chasser l’esprit malin du corps de l’homme et à lui rendre l’image humaine.

Il passa six ans à Djagguernat, à Radjagriha, à Bénarès et dans les autres villes saintes ; tout le monde l’aimait, car Issa vivait en paix avec les Véises et les Soudras à qui il enseignait l’Écriture Sainte.

Mais les Brahmines et les Kchatrias lui dirent que le grand Para-Brahma leur défendait de se rapprocher de ceux qu’il avait créés de son ventre et de ses pieds.

Que les Véises n’étaient autorisés qu’à entendre la lecture de Vèdes et ce, aux jours de fête seulement. (L’orthographe change : ce livre est écrit en fin du 19ème siècle)

Qu’il était interdit aux Soudras, non seulement d’assister à la lecture de Vèdes, mais même de les contempler ; car leur condition était de servir à perpétuité et comme esclaves, les Brahmines, les Kchatrias et les Véises eux-mêmes « Seule, la mort peut les affranchir de leur servitude », a dit Para-Brahma. « Quitte-les donc et viens adorer avec nous les dieux qui s’irriteront contre toi, si tu leur désobéis. »

Mais Issa n’écouta pas leurs discours et s’en fut chez les Soudras prêcher contre les Brahmines et les Kchatrias. Il s’éleva fortement contre le fait que s’arroge un homme de dépouiller ses semblables de leurs droits d’homme ; en effet, disait-il, « Dieu le Père n’établit aucune différence entre ses enfants qui tous lui sont également chers ».

Issa nia l’origine divine des Vèdas et des Pouranas, car, enseignait-il à ceux qui le suivaient, une loi a été donnée à l’homme pour le guider dans ses actions : « Crains ton Dieu, ne fléchis les genoux que devant lui seul et n’apporte qu’à lui seul les offrandes qui proviennent de tes gains »

Issa nia la Trimourti et l’incarnation de Para-Brahma en Vischnou, Shiva et autres dieux ; car, disait-il : « Le Juge éternel, l’Esprit éternel composent l’âme unique et indivisible de l’univers, laquelle, seule, crée, contient et vivifie le tout. » « Il n’y a que lui seul qui ait voulu et créé, que lui qui existe depuis l’éternité et dont l’existence n’aura pas de fin ; il n’a pas de semblables ni aux cieux, ni sur terre. » « Le grand Créateur n’a partagé son pouvoir avec personne, encore moins avec des objets inanimés, ainsi que l’on vous l’a enseigné, car lui seul possède la toute puissance. »

« Il a voulu, et le monde a paru ; d’une pensée divine, il a réuni les eaux et en a séparé la partie sèche du globe. Il est la cause de la vie mystérieuse de l’homme en qui il a soufflé une partie de son être. »

« Et il a subordonné à l’homme les terres, les eaux, les bêtes et tout ce qu’il a créé et que lui-même conserve dans un ordre immuable, en fixant à chaque chose sa durée propre. »

« La colère de Dieu se déchaînera bientôt sur l’homme, car il a oublié son Créateur, il a rempli ses temples d’abominations, et il adore une foule de créatures que Dieu lui a subordonnées. » « Car, pour complaire à des pierres et à des métaux, il sacrifie des êtres humains en qui réside une partie de l’esprit du Très-Haut. »

« Car il humilie ceux qui travaillent à la sueur de leur front pour acquérir la faveur d’un fainéant qui est assis à une table somptueusement garnie. » « Ceux qui privent leurs frères du bonheur divin en seront privés eux-mêmes, et les Brahmines et les Kchatrias deviendront les Soudras des Soudras avec qui l’Éternel se trouvera éternellement. » « Parce qu’au jour du Jugement dernier, les Soudras et les Véises seront pardonnés à cause de leur ignorance et que Dieu, au contraire, fera sévir son courroux sur ceux qui se seront arrogé ses droits. »

Les Véises et les Soudras furent frappés d’une vive admiration et demandèrent à Issa comment il leur fallait prier pour ne pas perdre leur félicité. « N’adorez pas les idoles, car elles ne vous entendent pas ; n’écoutez pas les Vèdas, où la vérité est altérée ; ne vous croyez pas les premiers partout et n’humiliez pas votre prochain. » « Aidez les pauvres, soutenez les faibles, ne faites de mal à qui que ce soit, ne convoitez pas ce que vous n’avez pas et ce que vous voyez chez les autres. »

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