17. ISSA : son retour à l’âge de 29 ans

Issa, que le Créateur avait élu pour rappeler le vrai Dieu aux humains plongés dans les dépravations, avait vingt-neuf ans quand il arriva dans le pays d’Israël.

Depuis le départ d’Issa, les païens avaient fait endurer des souffrances encore plus atroces aux Israélites, et ceux-ci étaient en proie au plus grand découragement. Beaucoup d’entre eux avaient déjà commencé à délaisser les lois de leur Dieu et celles de Mossa, dans l’espérance de fléchir leurs farouches conquérants.

En présence de cette situation, Issa exhorta ses compatriotes à ne pas désespérer parce que le jour de la rédemption des péchés était proche et il confirma sur lui la croyance qu’ils avaient au Dieu de leurs pères.

Beaucoup d’entre eux avaient déjà commencé à délaisser les lois de leur Dieu et celles de Mossa, dans l’espérance de fléchir leurs farouches conquérants. En présence de cette situation, Issa exhorta ses compatriotes à ne pas désespérer parce que le jour de la rédemption des péchés était proche et il confirma sur lui la croyance qu’ils avaient au Dieu de leurs pères.

« Enfants, n’allez pas vous abandonner au désespoir, disait le Père Céleste par la bouche d’Issa, car j’ai entendu votre voix, et vos cris sont parvenus jusqu’à moi. »

« Ne pleurez plus, ô mes bien-aimés, car vos sanglots ont touché le cœur de votre Père et il vous a pardonné comme il a pardonné à vos ancêtres. »

« Ne délaissez pas votre famille pour vous plonger dans la débauche, ne perdez pas la noblesse de vos sentiments et n’adorez point d’idoles qui resteront sourdes à votre voix. »

« Remplissez mon temple de votre espérance et de votre patience, et n’abjurez point la religion de vos pères, car moi seul les ai guidés et les ai comblés de bienfaits. »

« Vous relèverez ceux qui seront tombés, vous donnerez à manger à ceux qui ont faim, et vous viendrez en aide aux malades, afin d’être tous purs et justes au jour du dernier jugement que je vous prépare. »

Les Israélites accouraient en foule à la parole d’Issa et lui demandaient où ils devaient remercier le Père Céleste, puisque les ennemis avaient rasé leurs temples et fait main-basse sur leurs vases sacrés.

Issa leur répondit que Dieu n’avait pas en vue les temples édifiés de main d’homme, mais qu’il entendait par là les cœurs humains qui sont le vrai temple de Dieu.

« Entrez dans votre temple, dans votre cœur, éclairez-le de bonnes pensées et de la patience et de la confiance inébranlables que vous devez avoir en votre Père. » « Et vos vases sacrés, ce sont vos mains et vos yeux ; regardez et faites ce qui est agréable à Dieu, car, en faisant du bien à votre prochain, vous accomplissez une cérémonie qui embellit le temple où séjourne Celui qui vous a donné le jour. »

« Car Dieu vous a créés à sa ressemblance, innocents, l’âme pure, le cœur rempli de bonté et destiné, non pas à la conception de projets méchants, mais fait pour être le sanctuaire de l’amour et de la justice. »

« Ne souillez donc pas votre cœur, vous dis-je, car l’Être éternel y réside toujours. »

« Si vous voulez accomplir des œuvres empreintes de piété ou d’amour, faites-les d’un cœur large, et que votre action ne soit pas motivée par l’espoir du gain ou par un calcul commercial, » « Car cette action ne vous ferait pas approcher du salut et vous tomberiez alors dans un état de dégradation morale où le vol, le mensonge et l’assassinat passent pour des actes généreux. »

Saint Issa allait d’une ville à une autre ville, raffermissant par la parole de Dieu le courage des Israélites, qui étaient prêts de succomber sous le poids du désespoir, et des milliers d’hommes le suivirent pour entendre ses prédications.

Mais les chefs des villes eurent peur de lui, et ils firent savoir au gouverneur principal, qui résidait à Jérusalem, qu’un homme appelé Issa était arrivé dans le pays, qu’il soulevait par ses sermons le peuple contre les autorités, que la foule l’écoutait assidûment et négligeait les travaux de l’État en ajoutant que, sous peu, il serait débarrassé de ses gouvernants intrus.

Alors Pilate, gouverneur de Jérusalem, ordonna qu’on se saisît de la personne du prédicateur Issa, qu’on l’amenât dans la ville et qu’on le conduisît devant les juges ; toutefois, pour ne pas exciter le mécontentement de la population, Pilate chargea les prêtres et les savants, vieillards hébreux, de le juger dans le temple.

Sur ces entrefaites, Issa, continuant ses prédications, arriva à Jérusalem ; ayant appris sa venue, tous les habitants, qui le connaissaient déjà de réputation, vinrent au-devant de lui.

Ils le saluèrent respectueusement et lui ouvrirent les portes de leur temple, afin d’entendre de sa bouche ce qu’il avait dit dans les autres villes d’Israël.

Et Issa leur dit : « La race humaine périt à cause de son manque de foi, car les ténèbres et la tempête ont égaré le troupeau des humains et ils ont perdu leurs pasteurs»

« Mais les tempêtes ne durent pas toujours et les ténèbres ne cacheront pas la lumière éternellement ; le ciel redeviendra bientôt serein, la clarté céleste se répandra par toute la terre et les ouailles égarées se réuniront autour de leur berger. »

« Ne vous efforcez pas de chercher des chemins directs dans l’obscurité, de peur de choir dans quelque fossé ; mais rassemblez vos dernières forces, soutenez-vous l’un l’autre, placez toute votre confiance en votre Dieu et attendez qu’une première lueur apparaisse. »

« Celui qui soutient son voisin se soutient lui-même, et quiconque protège sa famille, protège tout son peuple et son pays. »

« Car soyez sûrs que le jour est proche où vous serez délivrés des ténèbres ; vous vous rassemblerez en une seule famille et votre ennemi tressaillera de peur, lui qui ignore ce qu’est la faveur du grand Dieu. »

Les prêtres et les vieillards qui l’écoutaient, pleins d’admiration devant son langage, lui demandèrent s’il était vrai qu’il eût tenté de soulever le peuple contre les autorités du pays, ainsi qu’on l’avait rapporté au gouverneur Pilate.

« Peut-on s’insurger contre des hommes égarés à qui l’obscurité a caché leur chemin et leur porte », répondit Issa. « Je n’ai fait qu’avertir les malheureux, comme je le fais ici, dans ce temple, pour qu’ils ne s’avançassent pas plus loin sur des routes ténébreuses, car un abîme est ouvert sous leurs pas. »

« Le pouvoir terrestre n’est pas de longue durée et il est soumis à une foule de changements. Il ne serait d’aucune utilité pour un homme de se révolter contre lui, car un pouvoir succède toujours à un autre pouvoir, et c’est ainsi que cela se passera jusqu’à l’extinction de la vie humaine. »

« Par contre, ne voyez-vous pas que les puissants et les riches sèment parmi les fils d’Israël un esprit de rébellion contre le pouvoir éternel du Ciel ? »

Et alors les vieillards : « Qui es-tu, firent-ils, et de quel pays es-tu venu jusque chez nous ?

Auparavant, nous n’avions pas entendu parler de toi et nous ignorions même jusqu’à ton nom.

« Je suis Israélite, répondit Issa, et, au jour de ma naissance, j’ai vu les murailles de Jérusalem, et j’ai entendu sangloter mes frères réduits en esclavage et se lamenter mes sœurs qu’on a emmenées chez les païens. » « Et mon âme s’attristait douloureusement quand je voyais que mes frères avaient oublié le vrai Dieu : étant enfant, j’ai quitté la maison paternelle pour aller me fixer chez d’autres peuples. »

« Mais, ayant entendu dire que mes frères subissaient des tortures encore plus grandes, je suis revenu au pays qu’habitaient mes parents, pour rappeler à mes frères la foi de leurs ancêtres, qui nous prêche la patience sur terre pour nous faire obtenir là-haut le bonheur parfait et sublime. »

Et les savants vieillards lui firent encore cette question : « On assure que tu renies les lois de Mossa et que tu enseignes au peuple l’abandon du temple de Dieu ? » Et Issa : « On ne démolit pas ce qui a été donné par notre Père céleste et ce qui a été détruit par les pécheurs ; mais j’ai recommandé de se purifier le cœur de toute souillure, car c’est là le véritable temple de Dieu. »

« Quant aux lois de Mossa, je me suis efforcé de les rétablir dans le cœur des hommes et je vous dis que vous ignorez leur portée véritable, car ce n’est pas la vengeance, mais le pardon qu’elles enseignent ; seulement on a dénaturé le sens de ces lois. »

1. Ayant entendu Issa, les prêtres et les savants vieillards décidèrent entre eux de ne pas le juger, car il ne faisait de mal à personne et, s’étant présentés devant Pilate, institué gouverneur de Jérusalem par le roi païen du pays de Romèles, ils lui parlèrent ainsi :

« Nous avons vu l’homme que tu accuses d’exciter notre peuple à la révolte, nous avons entendu ses prédications et nous savons qu’il est notre compatriote. »

« Mais les chefs des villes t’ont adressé de faux rapports, car c’est un homme juste qui enseigne au peuple la parole de Dieu. Après l’avoir interrogé, nous l’avons congédié pour qu’il aille en paix. »

Le gouverneur entra dans une violente colère et envoya près d’Issa ses serviteurs déguisés, afin d’épier tous ses actes et de communiquer aux autorités les moindres paroles qu’il adresserait au peuple.

Cependant, saint Issa continuait à visiter les villes voisines et prêchait les vraies voies du Créateur, en exhortant les Hébreux à la patience et en leur promettant une prompte délivrance.

Et pendant tout ce temps, beaucoup de gens le suivirent, partout où il allait, plusieurs ne le quittèrent pas et lui servirent de domestiques.

Et Issa disait : « Ne croyez pas aux miracles faits par la main de l’homme, car celui qui domine la nature est seul capable de faire des choses surnaturelles, tandis que l’homme est impuissant à arrêter le courroux des vents et à répandre la pluie. »

« Cependant, il y a un miracle qu’il est possible à l’homme d’accomplir : c’est, quand, plein d’une croyance sincère, il se décide à déraciner de son cœur toutes les mauvaises pensées et que, pour atteindre son but, il ne va plus par les chemins de l’iniquité. » « Et toutes les choses qu’on fait sans Dieu ne sont qu’erreurs grossières, séductions et enchantements qui ne font que démontrer à quel point l’âme de celui qui pratique cet art est pleine de dévergondage, de mensonge et d’impureté. »

« N’ajoutez pas foi aux oracles, Dieu seul connaît l’avenir ; celui qui a recours aux devins souille le temple qui est dans son cœur et fait preuve de méfiance à l’égard de son Créateur. » « Tandis que le Seigneur notre Dieu, qui n’a personne pour lui être égalé, est un, tout-puissant, omniscient et omniprésent ; c’est lui qui possède toute la sagesse et toute la lumière ; » « C’est à lui qu’il faut vous adresser pour être consolé dans vos chagrins, aidé dans vos travaux, guéri dans vos maladies ; quiconque aura recours à lui n’essuyera pas de refus. »

« Le secret de la nature est entre les mains de Dieu, car le monde, avant d’apparaître, existait au fond de la pensée divine ; il est devenu matériel et visible par la volonté du Très-Haut. »

« Quand vous voudrez vous adresser à lui, redevenez enfants, car vous ne connaissez ni le passé, ni le présent, ni l’avenir, et Dieu est le maître du temps. » « Homme juste, lui dirent les serviteurs déguisés du gouverneur de Jérusalem, apprends-nous s’il nous faut exécuter la volonté de notre César ou attendre notre délivrance prochaine ? »

Et Issa ayant reconnu des gens apostés pour le suivre dans ceux qui le questionnaient, leur dit : « Je ne vous ai pas annoncé que vous seriez délivré du César ; c’est l’âme, qui est plongée dans l’erreur qui aura sa délivrance. »

« Il ne peut y avoir de famille sans chef et il n’y aura pas d’ordre dans un peuple sans un César à qui il faut obéir aveuglément, car lui seul répondra de ses actes devant le tribunal suprême. »

« César possède-t-il un droit divin, lui demandèrent encore les espions, et est-il le meilleur des mortels ? » « Il n’y en a pas de meilleur parmi les humains, mais il y a aussi des malades que des hommes élus et chargés de cette mission doivent soigner en usant des moyens que leur confère la loi sacrée de notre Père céleste. »

« La clémence et la justice, voilà les plus hauts dons accordés à César, son nom sera illustre, s’il s’en tient là. »

« Mais celui qui agit autrement, qui enfreint les limites du pouvoir qu’il a sur son subordonné, et va jusqu’à mettre sa vie en danger, celui-là offense le grand Juge et fait tort à sa dignité dans l’opinion des hommes. »

Sur ces entrefaites, une vieille femme, qui s’était approchée du groupe pour mieux écouter Issa, fut écartée par un des hommes déguisés qui se plaça devant elle.

Alors Issa de dire : « Il n’est pas bon qu’un fils repousse sa mère pour occuper la première place qui doit lui revenir. Quiconque ne respecte pas sa mère, l’être le plus sacré après Dieu, est indigne du nom de fils. »

« Écoutez donc ce que je vais vous dire : « Respectez la femme, car c’est la mère de l’univers et toute la vérité de la création divine gît en elle. »

« C’est elle qui est la base de tout ce qu’il y a de bon et de beau, comme elle est aussi le germe de la vie et de la mort. D’elle dépend toute l’existence de l’homme, car elle est son appui moral et naturel dans ses travaux. »

« Elle vous enfante au milieu des souffrances ; à la sueur de son front, elle surveille votre croissance et jusqu’à sa mort vous lui causez les plus vives angoisses. Bénissez-la et adorez-la, car elle est votre unique ami et votre soutien sur terre. »

« Respectez-la, défendez-la ; en agissant ainsi, vous vous gagnerez son amour et son cœur et vous serez agréables à Dieu ; c’est pourquoi beaucoup de fautes vous seront remises. »

« De même, aimez vos femmes et respectez-les, car elles seront mères demain et plus tard grand’mères de toute une nation. »

« Soyez soumis envers la femme ; son amour ennoblit l’homme, adoucit son cœur endurci, dompte la bête et en fait un agneau. »

« La femme et la mère, trésor inappréciable que vous a donné Dieu ; elles sont le plus bel ornement de l’univers, et d’elles naîtra tout ce qui habitera le monde. »

« Ainsi que le Dieu des armées qui, jadis, sépara la lumière d’avec les ténèbres et le continent d’avec les eaux, la femme possède le divin talent de séparer chez l’homme les bonnes intentions des mauvaises pensées. » « C’est pourquoi, je vous le dis, après Dieu, vos meilleures pensées doivent appartenir aux femmes et aux épouses, la femme étant pour vous le temple divin où vous obtiendrez le plus facilement le bonheur parfait.

« Puisez dans ce temple votre force morale ; là, vous oublierez vos tristesses et vos insuccès, vous recouvrerez les forces perdues qui vous seront nécessaires pour aider votre prochain. »

« Ne l’exposez pas à être humiliée ; par cela même, vous vous humilieriez vous-même et vous perdriez le sentiment de l’amour, sans lequel rien n’existe ici-bas. »

« Protégez votre femme, pour qu’elle vous protège, vous et toute votre famille ; tout ce que vous ferez pour votre mère, votre femme, pour une veuve ou une autre femme dans la détresse, vous l’aurez fait pour votre Dieu. »

Extrait du livre sur Issa de Nicolas Tsybirov

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