98. Ādi Śaṅkara « celui qui apporte la félicité »

Ādi Śaṅkarācārya

Adi Shankara (en sanskrit : Ādi Śaṅkara, : आदि शङ्कर ; parfois appelé Ādi Śaṅkarācārya ; de Śaṅkara ou Śaṃkara, « celui qui apporte la félicité », une des épithètes de Shiva), est, au VIIIème siècle, un des plus célèbres maîtres spirituels de l’hindouisme, philosophe de l’école orthodoxe Advaita Vedanta et commentateur des Upanishad védiques, du Brahma Sûtra et de la Bhagavad-Gita.

Il eut pour maître Govindanätha  et mena une vie de renonçant itinérant c’est à dire de Samnyasin allant d’un monastère ou d’un temple à un autre, d’une communauté à une autre. Ce fut un « réformateur religieux » qui chercha à créer une entente entre les divers courants et écoles religieuses de son époque.

Adi Shankara donna six conditions pour transmettre la connaissance (sacrée) :

1- « Être un étudiant brahmanique, un donneur de richesse, un homme intelligent, celui qui suit les injonctions védiques respect de l’ahimsâ : (la « non violence et le respect de la vie » et  » l’action ou le fait de ne causer de nuisance à nulle vie  » « Bienveillance vis-à-vis de toutes vies : humaines, animales et végétales, toute forme de vie))

2- quelqu’un de cher, celui qui donne une connaissance par une autre, ce sont les six conditions (brahmacârî dhanadâyî medhâvî shrotriyah priyah, vidyayâ vâ vidyâm)  utile et indispensable.


Selon Adi Shankara, le disciple doit être aussi doté de quatre qualités pour être considéré apte à la recherche du Brahman  :


1- La capacité de distinguer (entre l’éternel et l’éphémère)
2- L’absence de passion (absence de peur, de colère, de jalousie, etc.)
3- Être équanime (voir du même œil tous les êtres)
4- Le désir de libération du cycle des réincarnations.

1. « Être un étudiant brahmanique,

2. un donneur de richesse,

3. un homme intelligent,

4. celui qui suit les injonctions védiques (respect de la pratique de la non violence (ahimsâ)

5. celui qui donne une connaissance par une autre, ce sont les six conditions (brahmacârî dhanadâyî medhâvî shrotriyah priyah, vidyayâ vâ vidyâm) »


La doctrine enseignée par Śaṅkara est connue sous l’expression de « non-dualité », c’est-à-dire la considération de la divinité dans sa totalité, au-delà de toute dualité,  y compris entre Être et Non-Être. Il s’agit par la connaissance (jnana) de sortir de l’illusion (maya) que Brahman est séparé de l’ Atman. La libération (moksha) se fait par le dépassement de cette illusion fondamentale qui se traduit au niveau individuel par l’ignorance (avidya).


Cette doctrine, enseignée de tout temps par le  Vedanta se retrouve dans les commentaires de Śaṅkara, ainsi que dans son « Traité aux mille enseignements » Upadeshasahasri : 

« Je suis brahman, Je suis tout. Je suis pur, éveillé, né de nulle part (…). Je suis l’éternel principe de conscience, dépourvu d’attributs, sans second. (…)

Je ne suis ni existant ni non-existant, ni les deux à la fois. Je ne suis que Shiva.

Ma vision éternelle ne connaît ni jour ni nuit, ni crépuscule. (…) Celui qui est parvenu à cette connaissance (…) est un parfait, un yogi, un (vrai) brahmane. »


Si Śaṅkara a vigoureusement combattu le bouddhisme, sa conception de la maya s’est beaucoup inspirée du bouddhisme mahayana.

« Obtenant l’affranchissement de l’esclavage, qui n’est dû qu’à l’ignorance, demeure en tant qu’Être-Conscience-Béatitude (Sat-Chit-Ânanda : Sachchidânanda).

Les Écritures [Véda], la raison, les paroles du Guru et l’expérience intérieure sont les moyens qu’il te faut employer à cette fin.

L’essence des écritures védantiques peut être ramenée aux points suivants.

1) Premièrement, en moi, Brahman immuable, tout ce qui semble différent est absolument sans réalité. Seul je suis. Cela s’appelle le point de vue de l’élimination (badha drishti).

2) Deuxièmement, le rêve et tout ce qui apparaît en moi comme le résultat de la magie est une illusion. Seul je suis la Vérité. Cela s’appelle le point de vue de l’illusion (mitya drishti).

3) Troisièmement, (…) tout ce qui semble séparé de moi est moi-même. Cela s’appelle le point de vue de la résolution de l’effet dans la cause (pravilapa drishti)…

Le monde entier et toutes les créatures sont réellement Brahman, et la demeurance en ce Brahman indivisible est en soi-même la Délivrance (moksha). Cela est l’essence et la conclusion de tous les Védas. »

Adi Sankara est considéré comme un Saint homme.

Il serait à l’origine de : l’Ashtavakra Gita notamment qu’il termina à l’âge de 16 ans.

Il proposa de réorganiser le panthéon de l’hindouisme comprenant de nombreuses divinités, en le réduisant à cinq principales : Vishnu, Shiva, Durga, Surya, Ganesha. L’adoration de ces cinq dieux se fait encore de nos jours par les brahmanes de la tradition Smarta . Le corpus des smriti varie selon le sources. Outre les smriti proprement dits, on y inclut souvent :

les Vedanta, les Kalpa Sutra, les dharmasastra, et d’autres textes comme ceux de la Bhagavad Gîta, le Srimad Bhagavatam, les Âgama ainsi que les épopées du Mahâbharata et le Ramayana et les Purana.

Ce mouvement se réfère à l’Advaita Vedanta et son principal maître qui est Adi Shankaracharya.

Les cinq divinités primordiales des Smarta : Ganesha (centre) avec Shiva (en haut à gauche), Devi ou Durga (en haut à droite), Vishnu (en bas à gauche) et Surya (en bas à droite)

Mantra

 Le mot Namo (namas) signifie salutation, Bhagavate signifie « à Dieu » ou au divin, Vāsudevaya est un autre nom de Krishna.

vizSources : Wikipédia, merci à ceux qui ont écrit cette article

Les cinq divinités primordiales des Smarta : Ganesha (centre) avec Shiva (en haut à gauche), Devi ou Durga (en haut à droite), Vishnu (en bas à gauche) et Surya (en bas à droite)

Laisser un commentaire