12. Mon jardin est un jardin de roses

Mon jardin est un jardin rempli de roses
Et ce jardin a une porte d’entrée au milieu d’un palais
N’importe qui n’y entrera pas, jamais !
Il est innaccessible
Seul s’y promène l’Amour
Un Amour immense au dehors imperceptible
J’ai accès à ce jardin
Et si mes larmes coulent parfois
Elles vont au creux de leurs corolles.
Leur parfum respire le bonheur
Et ces roses chantent un chant mélodieux
Si doux à l’oreille et si tendre
O oui c’est un jardin merveilleux
Et j’y vais chaque jour m’y promener
Seule au milieu de mes roses si discrètes.
Elles ont une bouche couleur de roses rouge.
Parfois, elles me disent :
« Nous t’attendions toi ma jolie,
Assieds-toi au milieu de nous !
Ici nous n’avons pas d’épines tu le sais
Mais pourquoi tes larmes ressemblent à des perles ? »
Mes roses font semblant de ne pas savoir.
Je vous le dis, elles sont très discrètes.
Je leur réponds : « toutes les larmes de la persévérance et du courage se transforment en perles »
« Oh » me répondent-elles « tu ne nous étonnes guère ! »
Au milieu de vous, je me suis assise tous les jours
Et chaque jour, vous m’avez accueillie avec tendresse
Dans ce jardin d’amour où règne la vraie bonté
Chez vous je me sens chez moi et j’y suis là maintenant ! Je ne vois que la douceur, la tendresse, l’Amour, je respire.
Elles s’exclament : »Dites-nous… »
Je leur réponds : »Oui toutes ces perles me parent et Bientôt, mes tendres beautés, je serai aussi une fleur… Vos parfums suaves… mais dites-moi pourquoi mes chères et tendres amies, faut-il que je sorte de ce jardin ? »
« Nous ne savons pas tout (ô les discrètes). Tu sais tu peux toujours y rester si tu le veux… »
Voici que l’une d’entre elles m’offre une pétale rouge veloutée et je la porte à ma joue.
« Mes toutes belles, je vous ai trouvées et pourtant tous les jours je semble vous chercher… »
« Lorsque je sors de ce jardin, qui est le vôtre et le mien, qui est le nôtre en somme, je vois à l’extérieur toutes sortes de légumes ! »
« Ah » me répondent-elle « et comment sont-ils ? » « Certains me semblent délicieux et d’autres bien amers mais je suis obligé d’en manger, de les nettoyer, de les couper, de les réchauffer, de les tuer en somme puisque mon corps a besoin de nourriture ».
Les roses : » Ta constitution est bien différente de la nôtre et, en effet, il te faut tuer des légumes, les couper en petits morceaux, après les avoir lavés… Nous, nous n’avons pas autant de tâches mais tu sais dans le jardin que tu nous as donné nous pouvons dire « chaque jour, elle vient nous voir Tous les jours, elle nous admire ; Tous les jours, elle respire notre parfum et lorsque tu pars dans ce monde étranger, toi qui est notre visiteuse : Nous savons que tu reviendras chaque jour et tu vois, c’est vrai, tes larmes ont paré notre jardin de mille perles et, chaque fois que tu viens, tu les déposes délicatement au milieu de nous : mais aussi tu en es parée chaque jour un peu plus, toi douce amie, tu es une rose de nacre et lorsque tu viens ici, tu es chez toi parmi nous : et un jour, tu ne nous quitteras plus.
En ces temps-là, notre jardin sera resplendissant et toi tu seras notre reine, notre joyau. Certes, il est vrai que maintenant, parfois tu arrives chez nous avec une pétales flétrie, ou légèrement brunies et nous t’entourons car nous avons le secret de remettre tout à sa place.
Entre toi et nous il y a ce fil d’or invisible pour les coeurs sans amour, invisible : petite fleur n’y va plus, n’y va plus au dehors : reste avec nous un peu plus longtemps. Ta robe restera toute nette et ton parfum se mêlera aux nôtres, Nous n’avons pas besoin de mots pour nous dire « je t’aime » ; tout est si simple ici, reste avec nous un moment le temps de te reposer encore un peu. Après tu repartiras au dehors et alors tu cueilleras des fruits. Restes sans bouger dans notre proximité là, prends le temps, le temps de te reposer.
©ColinearCenCiel, 2002

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