37. LE SANSKRIT : une langue pour « penser »

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La figure du pandit (pandita) est une rouage essentiel dans l’univers des savoirs et de la vie religieuse. Son rôle est de recueillir, conserver et transmettre le trésor de connaissances à des disciples qualifiés qui, eux aussi, deviendront des pandits dotés d’instruments raffinés de savoir grace au sanskrit considéré comme vecteur essentiel de la connaissances des brahmanes. 

C‘est le sanskrit pandita qui a donné en tibétain le premier terme du titre panchen lama : maître pandité (érudit).

Panda signifie sagesse, connaissance, étude, qualités du pandita. La racine de ces mots est PAND, au sens d’aller, se mouvoir : l’image du mouvement est à l’origine de nombreuses expressions du processus de connaissance, en sanskrit. Spandita désigne l’esprit vibrant, animé de la vie et « spand » : vibrer, être en mouvement, venir soudaine à la vie.

Lorigine du sanskrit de source indo européenne ne doit pas nous décourager dans son apprentissage : il est plus aisé qu’on ne l’imagine. Les anciens textes sanskrits connus sont les Veda, textes sacrés non précisémment datés mais très anciens mais aux yeux des hindous, le sanskrit existe de toute éternité. L’univers aurait pris forme sous l’impulsion des lettres sons énoncés par Siva, les unpanisad reconnaissent en la Parole suprême,l’Absolu célébré comme Sabda Brahman, le Brahman Son ou Parole.

« J’aime penser »

Thérèse de Lisieux

Dans la bible, il est écrit : 

« Au commencement était la Parole, et la Parole était avec Dieu, et la Parole était Dieu.Ce qui était dès le commencement, ce que nous avons entendu, ce que nous avons vu de nos yeux, ce que nous avons contemplé et que nos mains ont touché, concernant la parole de vie, – car la vie a été manifestée, et nous l’avons vue et nous lui rendons témoignage, et nous vous annonçons la vie éternelle, qui était auprès du Père et qui nous a été manifestée » JEAN 1

Le sanskrit fut réservé durant un temps à une élite et à des savants. Le premier écrit parvenu à des étrangers se situe au XVème siècle avant notre ère. Il s’agit du Rig Véga ou les 4 Vedas, une langue utilisée uniquement par des brahmanes. Plus tard, au VIIème siècle avant Jésus Christ, s’est développée une réflexion sur réalité de la nature ultime, la métaphysique, la richesse de ces écrits rivalisant avec la poésie. Plus tard, une recherche fut faite sur la réalité historique du Bharavata et les guerres racontées. 

Au Vème siècle après J.C., le Pancha tantra (Cinq livres de la sagesse) avait une réputation très sérieuse au point  que des études furent menées à son sujet. Vient ensuite le kama sûtra et les Puranas qui sont de vastes réservoirs cosmologiques et mythologiques avec des textes très intéressants comme le bhagavatam et d’autres textes. Puis viennent des textes très sérieux comme le shiva bhasusta sorte d’appendice au Marayana qui date de bien avant. Aujourd’hui le sanskrit est une survivance. Je vous laisse écouter ce document vidéo dont j’ai tenté de faire un résumé.

Le mot Veda est un mot hérité du « vieil-indien »  passé ensuite dans la langue sanscrite, qui peut se traduire par « vision » ou « connaissance ». En tant que concept de la culture indienne archaïque, le Veda est une puissance agissante fondamentale qui se manifeste dans l’intuition cognitive de l’ordre cosmique par des hommes inspirés.

Ces hommes inspirés  perçoivent les phénomènes naturels et mentaux comme des manifestations de forces cachées numineuses. En cohérence avec cette mentalité, les indiens de tous les temps considèrent aussi le Veda comme unique, dynamique, et incréé.

La coopération du Veda aux cycles cosmiques permet à la culture indienne  d’y accrocher les phases successives de son évolution. Le Veda est considéré, dès l’origine, comme manifestation des régularités de l’ordre cosmique dans l’écoute attentive des sages primordiaux (la Shruti des Rishi).

Cette « écoute » marque la naissance du védisme., pour lequel le rituel du yajña  est le « nombril » de la manifestation du Veda, centrée sur la vedi, une excavation superficielle recouverte d’herbe barhis. Le Veda reste toujours cette force agissante singulière qui manifeste le fondement dynamique de l’univers.

Après les Sages Rishi primordiaux, le védisme, le brahmanisme, puis l’hindouisme considèrent tous l’unicité et la perpétuité du Véda, manifesté dans l’expression de leurs vœux (vrata) qui fleurissent dans une multitude de « poèmes » (rig) (oralement) en recueils (saṃhitā), car seule la récitation consciente et correcte et à haute voix prend valeur de Véda.

« Le mortel qui par le feu sacré, par l’invocation, par le Veda, par l’offrande, par les rites pieux, honore Agni (le feu) , obtient des coursiers rapides et vainqueurs, et une gloire éclatante » ainsi chante Sobhari, fils de Kaṇva.

L’origine dans le temps des textes védiques est une question qui est l’objet de débats tant en Inde que parmi les indianistes européens. La principale difficulté est l’inconnue de la longueur d’une tradition orale qui a précédé la fixation par l’écriture. Pour certains auteurs européens, les premiers textes de la tradition védique sont composés à partir du XVe siècle av. J.-C. et sont progressivement réunis en collections nommées Saṃhitā.

Lokmanya Bal Gangadhar Tilak (लोकमान्य बाळ गंगाधर टिळक)

né le 23 juillet 1856  à Marathi et décédé le 1er août 1920 

était un enseignant, réformateur social et militant pour l’indépendance de l’Inde. Il enseignait une réconciliation et une convergence dans le domaine doctrinal entre l’hindouisme et l’islam  sur la base de l’Advaita Vedanta.’

Pour des auteurs indiens comme Lokmanya Bal Gangadhar Tilak (लोकमान्य बाळ गंगाधर टिळक) , l’origine remonte beaucoup plus loin. Celui-ci, dans son livre Orion ou Recherches sur l’Antiquité des Védas écrit en 1893 s’efforce, à l’aide d’observations astronomiques tirées des Veda-saṃhitā, de démontrer, pour certains des « hymnes », une datation reculant d’au moins quatre mille ans, voire davantage.

Les Rishi  ऋषिsont les sages primordiaux mythiques qui écoutent, et entendent le ṛ ta, rythme du cosmos manifesté dans le cours régulier des étoiles (ṛ kṣa) et la succession régulière des saisons (ṛ tu).

L‘écoute perpétuelle (Shruti) de l’ordre éternel (ṛ ta) permet aux Rishi de connaître (Veda) cet ordre et de trouver (Veda) les moyens de l’exprimer en strophes (ṛ cā) rythmées, bien mesurées, qui se transmettent régulièrement de bouche à oreille jusqu’aux indiens d’aujourd’hui et les dépassent, éternellement transmises aux générations hindouistes à venir. 

File:Bhagavata Purana (Ancient Stories of the Lord) Manuscript LACMA M.88.134.4 (2 of 2).jpg

Extraits datant du XVème siècle du 

Bhagavata Purana

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