34. Celui qui me suit.

« Plus une société s’éloigne de la vérité, plus elle déteste ceux qui l’expriment ».

Georges Orwell

Tandis que nous suivions le corps principal de la caravane, nous prîmes conscience que nous marchions sans effort. Il nous arrivait de temps à autre de voir un point en avant sur la, piste comme dans une vision. Dès que ce point se précisait, nous nous y trouvions, et c’était parfois plusieurs kilomètres en avant de la caravane.

À midi, nous trouvâmes des feux allumés et un repas préparé par trois villageois qui s’étaient arrêtés pour cela. Ils retournèrent au village après le déjeuner. On nous informa que les autres nous avaient précédés de manière à tracer la piste à travers la neige et nous rendre aisé l’accès du col. Notre camp avait également été préparé d’avance, et nous n’eûmes qu’à l’occuper. Tout était arrangé jusqu’au moment où, après avoir franchi le col, nous descendîmes dans la vallée du Giama-nu-chu, et rattrapâmes l’avant-garde des villageois. Ils s’étaient imposé tout ce dérangement pour nous permettre de traverser en sécurité cette région montagneuse et accidentée. Ils nous quittèrent là, car le chemin de la vallée était facile.

C’est volontairement que j’introduis cette brève description de leurs efforts, pour faire ressortir d’une manière générale l’hospitalité dont nous bénéficiâmes chez ces gens aimables et simples pendant tout notre voyage jusqu’à Lhassa.

Nous ne rencontrâmes que très rarement les indigènes rudes et cruels du Tibet, dont tant de voyageurs aiment à parler.

312

Notre itinéraire descendait la vallée du Giama-nu-chu, remontait ensuite un affluent de ce fleuve jusqu’ à la grande passe de Tonjnor Jung, puis descendait le long du Brahmapoutre jusqu’à Lhassa où nous étions attendus.

Quand nous arrivâmes en vue de cette ville, il nous sembla approcher d’un Taos Pueblo. Tandis que nous regardions de tous côtés, nous pouvions vraiment nous imaginer être devant un Pueblo.

Le palais du grand Dalaï-Lama, seigneur de tout Tibet, ressort comme le joyau unique de la cité.

Celle-ci est le siège du gouvernement temporel du Tibet, mais ; le chef spirituel profond est le Bouddha vivant qui est censé gouverner spirituellement depuis la mystérieuse cité cachée dénommée Shamballa, le Centre céleste.

Nous avions le très vif espoir de visiter cet endroit sacré que l’on suppose profondément enfoui sous les sables du Gobi.

Nous entrâmes dans Lhassa accompagnés de notre escorte. On nous conduisit à nos logements où tout le confort possible avait été préparé pour nous.

Une grande foule resta devant notre porte pendant des heures pour essayer de nous apercevoir, car il était rare que des Blancs visitassent la cité. Nous fûmes invités à nous rendre au monastère le lendemain à dix heures.

On nous pria d’exprimer tous nos désirs et l’on nous informa que tout le monde se ferait un plaisir de nous rendre service.

Partout où nous allions, nous avions une escorte. Un garde veillait à notre porte pour écarter les curieux, car les habitants de Lhassa ont coutume d’entrer les uns chez les autres sans s’annoncer.

Notre présence constituait l’unique diversion de leur vie, et nous ne pouvions les blâmer de leurs marques de curiosité. Quand l’un de nous sortait seul, les curieux se massaient autour de lui dans l’intention évidente de s’assurer qu’il était bien réel, et il arrivait parfois que cette inspection fût plutôt déconcertante pour l’inspecté.

Le lendemain matin nous nous levâmes de bonne heure, complètement reposés et prêts à nous rendre au monastère pour y rencontrer le grand prêtre qui nous avait précédés de deux jours seulement. Tandis que nous quittions la cité avec notre garde, il nous sembla que tous les habitants étaient sortis pour nous rendre les honneurs.

Quand nous approchâmes du monastère, le grand prêtre sortit à notre rencontre. À notre grande surprise, Émile et Marie l’accompagnaient.

Ce fut une réunion merveilleuse : Le grand prêtre avait, repris l’allure d’un jeune homme. Il dit qu’il avait absolument voulu revoir Émile ou un autre Maître de nos amis.

Ayant le sentiment de ses nombreuses défaillances, il voulait en parler avec eux en vue de s’instruire plus complètement. Il nous donna aussi des nouvelles fraîches de la petite maison qui avait poussé dans le village où il officiait. Nous constatâmes qu’il parlait couramment l’anglais et le trouvâmes très désireux de s’instruire.

Nous entrâmes dans la lamasserie où nous nous installâmes confortablement. Le grand prêtre se tourna vers Marie et dit : Le pouvoir est la démonstration du Principe actif de Dieu mon Père. L’activité parfaite de Dieu ne se manifeste jamais trop ou trop peu. Dieu n’a jamais de défaillance et n’est jamais inactif.

Le Principe de Dieu travaille toujours constructivement. Je m’ordonne de me présenter moi-même en harmonie parfaite avec le Principe actif de Dieu et avec lui seul.

313

Saisissant sa pensée, Marie prit la parole et dit : Vous pouvez faire un pas de plus et dire avec tout autant de précision : « Je répands cette flamme divine à travers mon corps physique. » Vous êtes alors transmué en cette pure substance que le Principe de Dieu est seul à voir. Ensuite il devient nécessaire que vous acceptiez le Principe et que vous développiez votre conscience jusqu’à ce qu’elle devienne celle de Dieu.

En même temps, vous vous fondez en Dieu, vous devenez effectivement Dieu, vous ne faites qu’un avec le Très-Haut. L’homme appartient à ce royaume élevé où il ne fait qu’un avec l’essence de toutes choses et où aucune division ne peut exister. Il est vraiment Dieu.

Ne voyez-vous pas que l’homme lui-même peut devenir Dieu ou démon ? Ne pouvez-vous voir que s’il vit dans la sphère vibratoire de Dieu, celle-ci est tout entière son domaine ? C’est la seule sphère scientifique, l’unique domaine de l’homme, le seul endroit où il puisse exprimer Dieu et ne faire qu’un avec lui. Dans cette position, l’homme dépasse certainement la conception que les mortels s’en font.

Dès lors, ne voyez-vous pas que vous provenez du royaume de Dieu et que vous n’appartenez à aucun démon créé par l’imagination de l’homme ? Il en résulte d’une manière parfaitement scientifique et logique que l’homme est Dieu, mais qu’il peut sortir en imagination du royaume de Dieu et créer pour son propre usage un royaume  démoniaque qui lui paraîtra réel.

L’humanité n’a pas d’autre alternative que son maintien ou sa chute. Il n’y a qu’un choix, une intention, une vérité, et une science qui vous rendent libres. Vous devenez Dieu ou esclaves à votre choix. Arrêtez-vous un instant et pensez à l’universalité de Dieu, la Cause Première sans commencement ni fin, avec son champ d’action universel. 

Laissez-vous entourer par lui. Devenez fidèles à cette conception et à elle seule. N’adorez qu’un Dieu, UNE PRÉSENCE TOUTE PUISSANCE ! Vous découvrirez alors que les vibrations humaines de votre corps se transmuent en vibrations divines ou originelles.

Vivez, pensez, évoluez, et ne faites qu’un avec cette vibration. Alors vous êtes réellement en adoration. Et l’homme devient ce qu’il adore, ce qu’il prend pour idéal. Il en est ainsi pour toute l’humanité. Il n’y a qu’un Dieu, un Christ, une Communion, un Homme, une famille générale où tous sont frères et sœurs et ne font qu’un. On ne saurait exprimer Dieu sous forme d’une personne ou d’une image personnelle. Dieu est une universalité qui inclut tout et interpénètre toutes choses.

Dès que l’on personnalise, on idolâtre. On a perdu l’idéal et on ne possède plus que l’idole vide. Cet idéal n’est pas un sauveur mort ou un Dieu mort. Il faut rendre Dieu vivant et vital pour soi en pensant et en sachant que l’on est Dieu. Ceci est d’une importance capitale. C’est la science divine de votre être.

Elle permet au Christ en vous, votre Sauveur, de prendre vie et de ne faire qu’un avec vous. Vous êtes le Christ même, et il devient le mobile des actes de toute votre vie. Vous vous sauvez vous-mêmes, vous rédimez votre véritable moi, vous ne faites qu’un avec Dieu. En révérant, en aimant, et en adorant cet idéal, vous l’incorporez et Dieu devient actif dans votre être intime.

Ici la conversation changea de sujet et nous envisageâmes la possibilité d’aller à Shamballa. Le grand prêtre demanda s’il pourrait y aller. On lui répondit qu’il pourrait le faire sans difficulté s’il était capable d’abandonner son corps et de le rassembler à nouveau.

De toute façon le groupe des Maîtres irait à Shamballa le soir même. Nous convînmes qu’ils se réuniraient à notre logis de bonne heure dans la soirée et que Thomas les accompagnerait. En effet, ils se rassemblèrent peu après notre retour.

Après une courte conversation, ils sortirent par la porte et nous ne les vîmes plus pendant un assez grand nombre de jours. 

315

Durant cette période, nous nous occupâmes à faire des dessins cotés du monastère. Un jour où nous fouillions dans l’un de ses soubassements, nous découvrîmes une antique tablette de marbre après avoir déplacé des quantités considérables de détritus. Nous la sortîmes à l’air pour la nettoyer. Quand ce fut fait, la beauté de l’ouvrage et la finesse d’exécution de ses détails nous surprirent tous, même les Lamas.

Un vieux Lama nous raconta que dans son enfance il était devenu disciple d’un des Grands Lamas qui étaient à la tête de l’ancienne lamasserie à l’époque où cette tablette reposait dans une niche de son mur. Son maître tenait à ce que l’on rendît visite à cette tablette le premier lundi de chaque mois à neuf heures du matin.

On arrivait à la niche qui abritait la tablette et l’on y observait le silence pendant trois ou quatre minutes : Alors une voix se mettait à chanter l’histoire de la tablette et les grandes choses représentées par ses gravures.

D’après le chant, il s’agissait de l’une des tablettes jumelles sculptées pour commémorer l’existence d’une grande civilisation blanche qui avait fleuri il y a plusieurs centaines de mille ans sur une grande partie du continent américain actuel.

La voix chantait que la deuxième tablette sœur existait encore et que l’on pourrait la trouver dans la Terre Maternelle de sa création, ce qui apportait la preuve que cette terre existait. Nous prîmes note des données interprétées par la voix chantante.

Plusieurs années plus tard, tandis que nous travaillions dans la contrée décrite, nous trouvâmes la tablette jumelle encastrée dans une grande muraille à l’endroit exact précisé par le chant. La muraille faisait partie d’un ancien temple, actuellement en ruine, de l’Amérique centrale. On peut voir par cet exemple comment des vérités directes sont mises en lumière par la légende et la chanson.

L’intérêt que nous portâmes à cette tablette et à la légende répétée dans la chanson nous permit d’accéder à d’autres archives et documents qui nous apportèrent une aide incalculable dans nos travaux ultérieurs de recherche.

Cet incident joua également un rôle décisif pour nous ouvrir les portes des archives du palais du Dalaï-Lama et des documents secrets du monastère qui y sont conservés depuis des centaines de siècles. D’ailleurs les gardiens ignoraient totalement l’importance de ces documents et même  l’existence de beaucoup d’entre eux. C’est la légende chantée qui nous attirait vers eux. À l’exception de la tablette, il ne s’agissait que de copies, mais celles-ci étaient bien faites et nous permirent plus tard de retrouver les originaux.

3.9. Le Dalaï-Lama – Les dix commandements exposés par le Grand Prêtre

Le lendemain à midi, nous reçûmes notification que le grand Dalaï-Lama nous recevrait au Palais.

Le grand prêtre vint à notre auberge ce soir-là pour nous donner des instructions relatives à la cérémonie. Il était enchanté que l’audience nous eût été accordée sans égard pour les délais habituels.

Cette faveur avait été consentie aussitôt après le retour d’un messager qui avait informé Sa Grandeur que la visite de Shamballa s’était bien passée.

Le Dalaï-Lama avait également été informé de nos aventures dans le village où la petite maison avait poussé. Nous étions anxieux de produire la meilleure impression possible, car nous avions formulé des demandes de permis en vue de poursuivre notre travail dans tout le pays.

On nous informa aussitôt que le Bogodo-Lama, ou gouverneur de la province, arriverait avant midi et avait envoyé notification par un messager qu’il nous aiderait par tous les moyens en son pouvoir.

Ce fut en vérité une grande surprise. Il devenait évident que la journée du lendemain serait mouvementée pour notre petit groupe. Nous nous levâmes de bonne heure et accompagnâmes un groupe parti à la rencontre du gouverneur pour lui rendre les honneurs. Il fut très satisfait de ce geste et nous invita à l’accompagner et à être ses hôtes. Nous acceptâmes, et à notre arrivée avec le gouverneur, on nous escorta jusqu’aux chambres d’hôtes du palais.

De là, nous nous rendîmes directement à un endroit où devaient avoir lieu les premières cérémonies préparatoires à notre réception par le Dalaï-Lama.

Quand nous arrivâmes, trois lamas trônaient sur de hautes chaises de tapisserie tandis que d’autres de moindre rang étaient assis par terre dans la posture du samadhi (extase).

Deux lamas vêtus de robes rouges plissées se tenaient debout sur de hauts tabourets et dirigeaient les incantations. Notre ami l’abbé (le grand prêtre) était assis sur un trône surmonté d’une ombrelle de cérémonie et attendait le gouverneur.

La grande cour de la lamasserie était magnifiquement décorée pour l’occasion. Les ornements représentaient des scènes qui avaient eu lieu en 1417 et au cours desquelles Tsong-Kappa apparaissait sur l’autel de pierre de son monastère.

Ensuite il faisait un sermon à la foule sur la grandeur des accomplissements de l’homme, subissait la transfiguration, et disparaissait avec son corps.

Puis il revenait fonder l’Ordre Jaune ou Église Réformée Consolidée du Tibet, dont Lhassa est le pivot central.

Quelques moments plus tard, le gouverneur entra avec son escorte et s’avança directement vers le trône dont l’abbé était descendu. Ils se tinrent ensemble pour nous recevoir et nous conduire à la salle des audiences du Dalaï-Lama.

Le grand hall était orné de somptueuses tapisseries murales en soie et de meubles laqués jaunes.

Conduits par notre escorte, nous nous agenouillâmes un instant devant Sa Grandeur, puis nous nous levâmes et l’on nous fit asseoir.

L’abbé prit la parole en notre nom et exposa l’objet de notre visite.

Sa Grandeur se leva et nous invita à nous approcher.

Un assistant nous conduisit à nos places respectives en avant de la foule. L’abbé et le gouverneur prirent place à chacune des extrémités du rang que nous formions.

Le Dalaï-Lama descendit alors de son trône et se tint debout devant nous.

Il reçut un sceptre des mains d’un assistant et longea notre rang en touchant légèrement chacun de nous au front avec le sceptre. Puis, se servant du grand prêtre comme interprète, il nous souhaita la bienvenue au Tibet.

Il dit que c’était un honneur pour lui de nous avoir pour hôtes pendant notre séjour dans la cité. Il nous pria de nous considérer comme les hôtes d’honneur de son pays et de son peuple aussi longtemps que nous resterions, et à tout moment ultérieur si nous décidions de revenir.

Nous lui posâmes un grand nombre de questions et fûmes informés qu’il y donnerait réponse le lendemain.

Il nous invita à examiner les archives et tablettes rangées dans les souterrains du palais. Il appela un assistant et donna plusieurs ordres qui ne nous furent pas traduits, mais nous comprîmes que nous avions toute liberté de circuler sans restriction dans le palais. Sa Grandeur nous donna ensuite sa bénédiction, nous serra affectueusement la main, et nous fit reconduire à nos logis avec l’abbé et le gouverneur.

Ces derniers demandèrent la permission d’entrer chez nous, car ils voulaient passer en revue nombre de questions. Le grand prêtre commença par dire : Il nous est arrivé beaucoup de choses remarquables depuis que vous avez séjourné avec nous dans le petit village.

Nous avons examiné diverses tablettes de notre monastère et constaté qu’elles se réfèrent toutes à l’antique civilisation du pays de Gobi

Nous avons la conviction que toutes les civilisations et croyances religieuses proviennent d’une source unique. Nous ne connaissons ni l’origine ni la date d’établissement des tablettes, mais nous avons la conviction qu’elles reproduisent les pensées d’un peuple qui a vécu il y a bien des millénaires.

Nous avons apporté un bref résumé d’une traduction faite pour nous par un lama nomade du Kisou-Abou.

Avec votre permission, je vais en donner lecture.

Nous avons parfaitement conscience que nos pensées religieuses actuelles ne remontent pas à plus de cinq mille ans. Elles forment pour ainsi dire un mélange des pensées et croyances des hommes qui vivaient à cette époque. Les unes sont des mythes, d’autres des légendes, d’autres présentent un caractère purement inspiré.

Cependant, aucune d’elles ne laisse entrevoir l’aboutissement suprême de l’homme. Elles ne montrent pas que le Christ de Dieu fait partie de la plus haute perfection individuelle.

La doctrine des Maîtres affirme que l’on peut atteindre la perfection par une vie manifestant cet idéal. Comment est-il possible que ces choses nous aient échappée, après que nous avons vécu si longtemps au milieu d’elles ?

Il m’est facile de voir maintenant que Bouddha et tous les grands illuminés ont enseigné cette doctrine.

Mais comment avons-nous pu méconnaître pareillement la véritable importance de leurs enseignements, tout en vivant si rapprochés d’eux ?

Nous savons que notre bien-aimé Tsong-Kappa est parvenu à ce degré d’illumination par la vie qu’il a vécue. Je sais que d’autres sont allés très loin dans cette voie, y compris l’ami cher qui vous a reçus aujourd’hui.

J’ai vu ce dernier apparaître et disparaître à volonté. Cependant, les gens du peuple sont piétinés, misérables, et entichés de prêtrise. Pourquoi noie-t-on la vérité, pourquoi n’apprend-on pas au peuple à faire agir la grande et unique loi, et à se présenter comme étant cette loi, cette condition parfaite ? 

J’ai compris que dans cette unique civilisation chaque individu connaissait effectivement cette loi, la vivait, s’y plongeait, et ne faisait qu’un avec elle.

Toutes les manifestations qui en diffèrent ne dépendent que de l’homme et proviennent de son ignorance de la loi. Cette loi n’est-elle pas suffisamment affermie pour être donnée à toute la famille humaine ?

320

Dans la négative, ce ne serait pas la loi, mais une de ses divisions, ce qui la classerait comme une simple manifestation de l’ensemble, arrachée à l’ensemble et consolidée séparément jusqu’à devenir un atome isolé, sans polarité ni connexion avec sa source.

Pourtant cette fraction vole dans l’espace en ayant l’air de suivre une orbite. Mais elle ne fait qu’en chercher une, car elle n’en possède point qui lui soit destinée. Elle s’attribue simplement l’orbite de sa source sans jamais s’unifier à sa source.

On peut voir aujourd’hui dans notre système solaire des millions d’exemples de ce phénomène, spécialement dans les régions comprises entre Jupiter et Mars. Il y existe de nombreux petits astéroïdes qui paraissent reliés au soleil parce qu’ils suivent un semblant de sentier autour de lui En réalité ils ne font que suivre l’orbite de leur parent Jupiter, à cause de l’attraction de ce dernier pour eux et de leur manque de polarité envers le soleil, qui est leur véritable source. Expulsés du soleil en même temps que Jupiter, ils ne se consolidèrent jamais avec lui.

Ils continuent indéfiniment à voler aux côtés de Jupiter en ignorant complètement leur véritable source. Nous savons pertinemment que ce phénomène résulte du manque de polarisation intérieure des astérides envers le soleil. La faute en est-elle à Jupiter, ou bien le Soleil, leur véritable parent, est-il fautif ? Ne doit-elle pas plutôt être imputée à chaque petit atome, et n’en va-t-il pas de même pour l’humanité ? Le Père est-il fautif ? La faute réside-t-elle chez ceux qui possèdent la plus grande intelligence ou chez ceux qui représentent les plus petites unités d’intelligence ?

Elle doit certainement être imputée aux plus petits, car ils se refusent à ne faire qu’un avec le plus grand. Puis se tournant vers Émile, le grand prêtre dit : Depuis que je vous ai rencontré, je vois que c’est uniquement par ma faute que je suis resté agrippé au point de vue étroit alors que j’étais entouré de grandeur. Mais revenons à la traduction, car c’est par elle que je suis parvenu au tournant essentiel de ma vie. Le Principe Directeur, la Grande Cause Première, aperçut son fils le Christ, l’homme parfait.

Il dit : Voilà le Seigneur Dieu. La Loi de mon Être, à qui j’ai confié le pouvoir de dominer le ciel et la terre et tout leur contenu. Ce fils parfait n’a nul besoin d’être l’esclave d’un concept mortel  quelconque, car mon Idéal Parfait s’élève au-dessus de toute servitude et détient les mêmes pouvoirs que moi. Je parlerai donc par la bouche du Seigneur Dieu de mon Être. Je ne vous donne pas d’autre commandement que celui-ci : Coopérez avec moi au sein de la divine, volonté créatrice, et vous n’aurez besoin de rien d’autre. N’établissez aucune image gravée devant Moi ni devant vous. Vous ne déifierez alors aucune image, mais vous saurez que vous êtes Dieu en qui je mets mon plaisir, et vous dominerez comme moi.

Maintenant, mon fils, approche-toi de moi, fonds-toi en moi, je serai toi-même et ensemble nous serons Dieu. Ton corps est le corps idéalisé de Dieu qui existe et existait avant que la race humaine ait jamais été projetée sous forme manifeste. Il est l’Être de l’humanité, la créature de Dieu. Toute l’humanité possède ce corps parfait, pourvu qu’elle en accepte la véritable image. C’est le temple de Dieu appartenant à l’homme, achevé pour l’homme. Vous ne graverez aucune image, vous ne sculpterez rien à la ressemblance des êtres qui peuplent le ciel, la terre, ou les eaux de la terre. Vous ne transformerez aucune matière en image ou en idole, car toute substance créatrice vous appartient pour en user et vous est continuellement fournie en quantité supérieure, à vos besoins. Vous ne vous inclinerez devant aucun objet fabriqué, et vous n’en deviendrez pas les serviteurs. Il n’y aura donc aucune créature jalouse, et nul péché, nulle iniquité ne sera imputé à une génération quelconque de votre descendance. Vous vous tiendrez fermement les yeux fixés sur la Cause, et l’idéal que vous vous faites de cette cause ne pourra s’abaisser.

Vous manifesterez donc un amour pareil à celui que je vous porte : Vous honorerez cette Cause ou Principe Directeur, sachant qu’elle est votre Père et votre Mère. Vos jours seront donc plus nombreux que les grains de sable du bord de la mer, qui pourtant sont innombrables. Vous ne souhaiterez ni blessure, ni destruction, ni mort, car les créatures sont vos créations. Elles sont vos fils et vos frères. Vous les aimerez comme je vous aime.

Vous ne commettrez pas l’adultère, car ce que vous aurez fait à autrui, vous l’aurez fait à votre père, à votre mère, à votre frère, à votre sœur, à vos bien-aimés. Or, ils sont aimés de la Cause comme la Cause vous aime.

322

Vous ne déroberez pas, car vous ne pouvez dérober qu’à la Cause, et si vous volez la Cause vous vous volez vous-mêmes. Vous ne porterez de faux témoignages contre aucune créature, car ce faisant, vous témoigneriez faussement contre la Cause, laquelle se confond avec vous.

Vous ne convoiterez rien, car ce faisant, vous convoiteriez la Cause, laquelle se confond avec vous. En communiant avec la Cause, vous possédez ce qui est parfait et qui vous appartient vraiment. Vous ne fabriquerez donc pas d’images d’argent ni d’or pour les adorer comme des dieux, mais vous vous verrez vous-mêmes communiant avec toutes les choses pures, et vous resterez toujours purs. Alors vous ne craindrez rien, car nul Dieu, excepté vous-mêmes, ne vient vous éprouver. Vous saurez que la Cause – non personnelle mais impersonnelle – existe pour tous et enveloppe complètement tout.

Alors vous élèverez un autel sur lequel vous entretiendrez perpétuellement, non pas le feu des dieux, mais la flamme du Principe Directeur qui est Dieu. Vous verrez que vous êtes vous-mêmes le Christ, le Parfait, le Fils Unique du Vrai Principe, l’Enfant de la Cause. Sachant pleinement tout cela, il vous est loisible de prononcer la parole (Dieu) de manière qu’elle devienne visible. Vous êtes la créature et le Créateur, autour, au-dessus, au-dedans, ne faisant qu’un avec le Divin Principe Directeur, avec la Cause, avec Dieu. Les cieux obéissent à la voix de Dieu, cette voix silencieuse qui parle à travers l’homme. L’homme parle. Or, Dieu parle toujours par l’homme. Donc, quand l’homme parle, Dieu parle.

En relation avec ce qui précède, j’ai élaboré la ligne de conduite suivante qui a bien précisé mon point de vue. Il faut de la précision dans toute pensée, toute parole ; tout acte, et il faut communier avec ce principe de précision. En se formant d’abord l’image d’une pensée, d’une parole, ou d’un acte relatif à une chose, on découvre que l’on est la chose elle-même. On a pris la forme de l’idéal exprimé. Pendant mes heures les plus sombres, je sais que Dieu existe. Quand j’ai peur, je précise ma foi en Dieu mon Père, vivant dans mon être intime. Je repose tranquillement dans la connaissance certaine que tout est bien et que ma perfection est achevée dès maintenant. Je reconnais que Dieu est la Pensée qui inclut tout et je sais parfaitement que l’homme est le Christ de Dieu, l’image faite à la ressemblance de Dieu mon Père. Je ne fais plus qu’UN avec la Source. Le jour de la vision spirituelle absolue approche lentement mais sûrement. Je la reconnais dès aujourd’hui. Elle est là, ici et maintenant, pleinement achevée. Je bénis et je loue la vision spirituelle absolue. Je te remercie, Père, de ce qu’elle réalise dès maintenant mon plus haut idéal.

En travaillant, il me faut toujours être conscient de travailler selon la loi consciente et infaillible de Dieu. Je comprends maintenant la phrase : « Je vous donne ma paix, je vous donne mon amour.  Je vous les donne, mais pas comme le monde a coutume de donner. »

Je sais aussi ce que signifie : « Construis-moi un temple intérieur afin que JE SUIS puisse y demeurer parmi vous. » Alors JE SUIS est votre Dieu, et vous êtes comme JE SUIS. Cela ne s’applique à aucune Église ou organisation cléricale. Il s’agit du vrai temple de paix à l’intérieur de chaque homme, où Dieu, source de toutes choses, habite effectivement.

L’humanité a construit un tabernacle pour se rassembler en vue d’adorer le véritable idéal, le Christ intérieur que Dieu et l’homme détiennent pour tous. Mais les hommes ne tardèrent pas à adorer le tabernacle et à créer l’idole vide de sens, l’Église telle qu’elle existe aujourd’hui.

En m’attachant au véritable idéal, j’écoute ma propre voix intérieure divine, et la révélation de cette voix m’apporte réconfort, inspiration, et directives dans l’œuvre de ma vie. Même quand deux ou trois seulement sont réunis en mon nom, JE SUIS est toujours là au milieu d’eux. Combien ces paroles sont véritables, car JE SUIS est toujours à l’intérieur de l’homme. Si je veux progresser, il me faut travailler et persévérer sans jamais me laisser ébranler ni abattre. JE SUIS le Christ, l’idéal de Dieu, en qui le Père prend plaisir, le fils unique de Dieu le Père. Je suis le seul qui sache, voie, et coopère avec le Père, le seul rejeton que Dieu connaisse. Et il connaît tous les hommes, car tous peuvent proclamer : C’EST ACCOMPLI. 

Page 311 à 323, Le livre des maîtres de Baird Spalding.

Notes et suppléments

Située sur le plateau du Tibet, au fond d’une vallée entourée de montagnes, son altitude de 3 650 m, Lhassa en fait l’une des villes les plus élevées au monde. Les montagnes entourant la ville s’élèvent à 5 000 m. La ville est longée par la rivière Kyi, qui traverse les montagnes Nyainqentanglha, et coule sur 315 km avant de se jeter dans le Brahmapoutre. Le Chakpori  est une montagne sacrée de Lhassa.

31.

Lhassa au XIXème siècle carte réalisée par Nikita Bichourim

D’anciens documents et inscriptions tibétaines prébouddhiques mentionnent l’appellation « Rasa », littéralement « la terre des chèvres »ou le « lieu entouré » (par une enceinte de montagnes l’Himalaya). L’installation du bouddhisme aurait converti cette appellation en « Lhassa » signifiant « la terre des dieux  (Lha = déité, Sa = terre, sol).

31.

Carte de Lhassa en 1932.

31.

Le Potala (dessin du jésuite autrichien Johann Brueber en 1661), publié dans Athanasius Kircher

Je désire m’exprimer sur le contenu de cette page, son historicité très bouleversée par les conflits, de nombreux temples furent détruits, des documents importants et beaucoup d’oeuvres d’art également.

Il existait un temple très ancien, situé à gauche du Potala lorsque l’on voit celui ci de face, contenant les livres les plus précieux du Tibet. Ce temple, situé en hauteur, était assez petit mais avec plusieurs étages. La pente, très escarpée et rocheuse menait à un espace petit et plus plat où se trouvait une construction ressemblant à un puit, dans ce temple existait de nombreux éléments en bois inhérent à la construction. Il fallait s’y rendre souvent et remonter. Au bas, de ce temple, dans la vallée, s’étendait une vaste prairie et une rivière. Pour se rendre à la ville de Lhassa, il fallait beaucoup marcher.

Ce temple semble avoir été détruit et pillé de tous ses manuscrits précieux et seuls quelques uns ont pu être sauvés. Une communauté de moines y résidait. Un moine y a trouvé toute son éducation et résida de nombreuses années en ce lieu. Il ne vécu pas vieux et il était un jeune adulte qui mourut accidentellement lorsqu’il descendit cette pente très escarpée au milieu des rochers. Il s’est réincarné depuis deux fois dans le corps de femmes. Son incarnation suivante, il était une femme très nantie qui a pu conduire une voiture et s’envoler en ballon dirigeable. Elle eut une vie luxueuse avant les années 1920. Elle portait de longues robes avec le jupon bombant et un chapeau.  Elle avait des cheveux blonds et des yeux bleus et avait épousé un homme d’affaire très en vue. Sa vie fut très facile car de cette vie là, elle put jouir des biens matériels et de toutes les nouveautés : ce fut une vie récréative participant aux mouvements de l’époque.  Elle se réincarna  en Europe actuellement sous l’apparence d’une femme. Son histoire, dense, pourrait faire le sujet d’un livre au travers de ses expériences de vie très peu communes dont les souvenirs et acquis de vies antérieures sur le plan spirituel et pratique. Livrera t’elle ses secrets en ce monde hyper matérialiste, basé sur l’appât du gain ? Ce n’est pas sûr du fait de la marchandisation exaspéré des ces temps où le pouvoir et l’appât du gain domine une sphère dominée elle aussi par le mal, tel que Jésus Christ l’exprimait il y a plus de 2.000 ans.

« Ne donnez pas de perles aux pourceaux » ajoutait Jésus Christ. Nous en resterons là quant à cette personne dont on ne tirera rien de plus.

Quant au « JE SUIS » : cette affirmation est loin d’être suffisante que de se prendre pour Dieu, Source de la Création et Connaissance suprême. Jésus Christ disait : »je connais le nom de chaque étoile ». Il avait cette capacité de guérir les malades car Il intégrait le Père : Dieu et il en était investi.  Ainsi il dit : »Lorsque vous priez, appellez Dieu « Père ». Ceci est loin d’être anodin.  Le Fils de Dieu, issu de lui (qui peut le croire ainsi si cela ne nous est pas révélé par quelque chose de tangible qui bouleverserait les concepts que se font les humains de qui est Dieu. Dieu se rend visible par des intermédiaires. Il se rend visible par des éléments tangibles et concrets. La vision du Christ selon tous ceux qui l’ont vu de chair, le ressucité d’entre les morts, permet de se rendre compte selon tous les témoignages historiques, de la véracité du terme « Fils de Dieu ». Au travers de l’histoire plusieurs personnages incarnés étaient Fils de Dieu né d’une mère vierge jusqu’à la ressucitation. Ce qui fait la diffférence avec le personnage unique du Christ c’est qu’il sera à l’oeuvre pour cette planète à l’heure de la Délivrance de l’oppression du Mal ayant envahi cette sphère. Il est toujours agissant « Je serai avec vous jusqu’à la fin du monde ».

Invoquer le Père c’est s’ouvrir à la Grâce divine et à l’énergie créatrice de Dieu, invoquer le Fils c’est invoquer sa présence à l’oeuvre, invoquer l’Esprit se présentant sous forme d’oiseau est la méditation et la prière. Le signe de la croix des chrétiens lorsque le signe de la croix s’accompli : il touche le front ou plus haut que le front dans un centre d’énergie ou entre deux centres d’énergies vitales. La main touche ensuite le plexus solaire, l’épaule gauche et droite ou inversément en barrant le chakra du coeur. Le signe de la croix agit donc sur nos corps subtils. Mais il est d’autres pratiques plus intéressantes d’un point de vue spirituel. Il suffit de voir comment Jeanne d’Arc utilisait ses mains pour prier. Elle utilisait l’énergie du Shi ou Ki , point de reliance à Dieu au travers de ses corps subtils. Tout ceci pour exprimer le fait de pratiques spirituelles productives dans le concret de la vie de tous les jours, demandant l’Ouverture vers le Divin afin d’arriver à l’Oraison (terme chrétien enseigné par Sainte Thérèse d’Avila dans son livre « Le château intérieur », livre corrigé sévèrement par l’Eglise catholique où elle se soumetta, non sans une certaine hypocrisie presque obligée afin de faire traîner en longueur certaines carmélites de très bonne volonté pourtant, qui s’astreignaient à de lourdes tâches pour arriver à assimiler un processus où Thérèse aurait pu en parler plus simplement.

Cet Oraison, ou Union, ou encore Samadhi est une fusion de l’Etre divin avec l’humain de par ses fonctions existantes dans les corps subtils régissant le corps humain dont il faut prendre soin car il est actuellement, le temple de l’âme.

Sogyal Rinpoche exprime cela autrement : »Par l’Ouverture et le Contentement tu recevras le lama dans ton coeur ». Thérèse d’Avila parle de la Chambre du Roi » ou la Septième Demeure.

Osez affirmer le « JE SUIS » n’est certainement pas une pratique simple. L’humilité demeurant la clé de la créature face au créateur. Ceci dit au passage, le Christ Jésus était et EST encore le plus Humble des Humbles. Il n’a jamais affirmé qu’il savait tout faire. Parcequ’en ce monde lourds sont les obstacles et les obstacles peuvent être majeurs. Cependant, la grâce reste vivante et active.

Dans le livre de Baird Spalding, il y a des « formules » applicables. Le tout sont d’appliquer ce qui est bon et juste, de suivre selon ses « talents » et de rester sur une voie juste malgré nos ignorances, cette voie peut être totalement tangible et vraie. « Je suis la lumière,  la vérité et la vie, celui qui me suit ne sombrera pas dans les ténèbres » dit Jésus Christ.

Ce serait  très « tabou » d’affirmer que certains êtres ne sont pas conçus de cette façon et il n’est pas question de races mais de « conception ». Certains êtres n’ont pas  la capacité de pratiques spirituelles avancées simplement parce que leurs corps subtils ne sont pas conçus pareillement. Ils souhaitent tout avoir par leur avidité : les richesse terrestres, les pouvoirs temporaux et spirituels et, souhaitent vivement acquérir tout y compris « avaler » les âmes d’autruis. Ceci paraît inconcevable à priori. Il vaut mieux approfondir les paroles écrites de façon indépendante afin d’en connaître le sens profond. Jésus Chrit n’a pas simplement dit : »Aimez vous les uns les autres » Il a également dit : »N’invites pas ton ennemi à ta table ». « Ne va pas manger à la table de ton ennemi ». Finalement, Il précise de ne pas partager un repas avec « l’ennemi ». Chacun en déduit ce qu’il veut. Il a dit : »Pardonnez » mais il a dit aussi : »Celui qui touche à un seul cheveu de ces petits, mérites d’être jeté avec une poulie attachée dans la mer ».

Ne s’est il pas écrié : »Race de serpents ! ». N’a t’il pas dit aussi : »Sépulcre blanchi » et « Soyez prudent comme des serpents … ».

Et, puis, il y a autre chose, les écrits le concernant ont été révisé : tout n’est pas vérité lorsque ces écrits sont passés de mains et mains, traduits, et adaptés à des religions créées par l’homme pour en faire des cartels de pouvoir absolu afin de dominer et de s’acquérir pouvoirs temporaux et richesses de domination. Ceci est bien exprimer sur ces pages de Baird Spalding. C’est pourquoi, nous en poursuivons sa lecture.

Laisser un commentaire